Au-delà du cérémonial d'usage, la date du 8 Mars donne lieu politiquement à une analyse de la situation de la femme. Il est utile pédagogiquement de mettre en relief les acquis pour mieux apprécier le chemin parcouru. Comme il faut s'arrêter sur les nouvelles avancées. D'abord en matière d'égalité avec l'homme, garantie par la Constitution. Ensuite par rapport à la réalité du terrain, susceptible de contrariétés. En l'espèce, le président Bouteflika a appelé à adapter la législation aux exigences de l'époque, précisant que le code de la famille sera révisé notamment dans ses dispositions relatives au divorces qui « prêtent à interprétations ». Et réaffirmé le droit de la femme à accéder aux postes de responsabilités. « La femme est en droit, conformément au principe de l'égalité des chances et abstraction faite du genre, d'accéder aux postes officiels politiques et administratifs de l'Etat, des organisations de la société civile, des partis et autres organismes », a-t-il indiqué. Outre la réaffirmation du principe d'accès égalitaire aux postes de responsabilités, la protection de la femme vient de se renforcer avec l'amendement du code pénal, renforçant la coercition contre toutes formes de violences dont elle pourrait être l'objet. Les nouveaux amendements punissent aussi bien la violence domestique que celle répandue sur la voie publique. C'est une avancée notable dans la lutte contre l'usage de la force et les mauvais traitements arbitrairement infligés à la femme. La réforme ainsi introduite comble un vide juridique qui a laissé se développer une impunité à l'encontre des comportements agressifs. Les harcèlements contre les femmes sont devenus monnaie courante dans nos rues. La loi les sanctionne désormais par des peines de prison et des amendes. L'épouse est aussi protégée contre la potentielle agressivité de son conjoint. Une délivrance pour toutes celles qui souffrent en silence de peur de représailles. Alors que le délit de l'agression sexuelle voit ses peines s'alourdir. L'arsenal pourrait aider à s'affranchir de l'omerta qui dissimule les abus au nom de coutumes et de traditions qui retardent l'émancipation féminine. Le président Bouteflika a ouvertement récusé « la persistance des us et coutumes liés au conservatisme et à l'obscurantisme qui continuent à violer les droits de la femme, troubler leur exercice ou entraver son autonomisation économique et sociale ». Le chef de l'Etat conseille de ne pas perdre son temps à regarder vers le passé mais plutôt à progresser. Il demande au gouvernement de sensibiliser davantage cette frange de la population sur ses droits effectifs garantis par les lois de la République. « Elle est en droit de jouir, dans son pays l'Algérie, de sa pleine capacité juridique et de ses droits, et être considérée comme un gisement de compétences, d'énergies et de capacités immenses dont il n'est pas permis de se priver », a-t-il ajouté. Il appelle à organiser des ateliers d'information et des cycles d'enseignement pérennes destinés aux femmes et aux jeunes filles analphabètes ou ayant interrompu leur scolarité et de développer les possibilités d'accès à l'information en matière de santé liée à procréation. Ce n'est pas tout. Bouteflika annonce qu'une nouvelle stratégie de promotion et d'insertion de la femme sera élaborée en concertation avec les organisations féminines sur la base des enseignements tirés de la stratégie 2010-2014.