Les cadres médicaux et les responsables des structures hospitalières et sanitaires ont abordé, dans le détail, les mesures à prendre pour améliorer les prestations médicales dans leurs établissements. Le débat dans les ateliers a été riche et a permis aux acteurs de la santé de diagnostiquer les problèmes, de relever les lacunes et de faire des propositions pour une meilleure efficacité de leurs structures. A l'atelier des urgences médico-chirurgicales, les professionnels ont insisté sur l'aspect relatif à la formation. « Un comité de pilotage doit être installé pour mener une réflexion sur le rôle et la mission du médecin généraliste qui assure une garde dans les urgences. Les résultats de cette réflexion devront être traduits par la révision du cursus universitaire », ont-ils préconisé. La sécurité du personnel médical a fait l'objet de plusieurs interventions. Outre sa protection contre les agressions répétitives, il est aussi question de consacrer des séances d'écoute pour ce personnel « dont une bonne partie est en train de déprimer », a relevé un médecin. Les praticiens ont mis l'accent sur la nécessité d'appliquer le plan de travail soumis au ministère sur la sécurité dans les structures hospitalières. L'aménagement des plages horaires, la régulation du fonctionnement de ces services, la normalisation des structures sont, entres autres, points abordés lors des débats. Il a été question également de « la meilleure répartition des réanimateurs et du personnel spécialisé au niveau d'une même wilaya afin d'assurer l'équilibre » et de la nécessité « d'écouter et d'informer les patients en passant par un travail de tri des urgences », afin d'éviter les scènes de colères et d'anarchie constatées dans ces services. Les participants à l'atelier sur l'hygiène hospitalière ont évoqué « le manque d'information sur l'aspect réglementaire régissant les différentes filières de ce dossier ». Pour eux, il est absolument essentiel de « disposer des textes de loi afin d'assurer une meilleure gestion des déchets ». Dans la filière du bio-nettoyage, ils ont proposé au ministère « l'octroi d'agréments et l'élaboration de cahier des charges pour les entreprises chargées des activités d'externalisation ». Le personnel versé dans ces activités doit avoir un niveau d'instruction du BEM pour pouvoir utiliser, de manière correcte, les produits et le matériel adéquat. Ils ont proposé de mettre à leur disposition « un référentiel des produits de désinfection ». Le traitement des déchets liés à l'activité sanitaire (déchets anatomiques, chimiques, toxiques...) nécessite la dotation des établissements d'incinérateurs et de broyeurs lorsqu'il ne s'agit pas de déchets qu'il faut enterrer. Concernant l'activité du service d'assistance médicale d'urgence (Samu), les participants ont insisté sur « la mise en place d'un statut spécifique dans la mesure où ceux existants actuellement ne fonctionnent pas selon les normes internationales ». Ce statut doit attribuer au Samu « le caractère d'établissement spécifique », et lui donner « une autonomie de gestion ». L'autre recommandation retenue par les participants à cet atelier est « la mise en place des Samu au niveau de chaque wilaya ». L'atelier de la réanimation a débouché sur des recommandations visant l'amélioration de ce service vital. Ses animateurs ont plaidé pour « le développement d'une réanimation polyvalente au niveau des services généraux », la « réanimation des soins intensifs aux urgences » et l'installation d'une « réanimation médico-chirurgicale et de pédiatrie ». Ils ont appelé à « la révision de la réglementation en vigueur » et à la formation de tout le personnel ». La formation devra être suivie par « l'élaboration d'un statut particulier de ce personnel, soumis à une pression et une charge particulière de travail, contenant des motivations ». Ils ont recommandé la création d'une « société savante pour les références et la normalisation des services de réanimation aux plans de l'infrastructure, de la surface et du matériel utilisé ».