Les 18.000 réfugiés palestiniens du camp de Yarmouk, situé à 7 km de Damas, la capitale syrienne, sont pris entre deux feux, celui de l'armée syrienne et celui des terroristes de Daech et al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Chris Gunness, porte-parole de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, qualifie la situation d'« au-delà d'inhumaine ». L'Office onusien indique qu'il est incapable d'envoyer de la nourriture ou toute aide vers le camp. « Cela veut dire qu'il n'y a pas de nourriture, pas d'eau et presque pas de médicaments », a déclaré Chris Gunness. « Ça doit cesser et les civils doivent être évacués », dit-il. Des dizaines de personnalités politiques de Ghaza, dont les députés du Hamas, ont appelé, hier, à faire cesser ces violences. « Nous demandons aux belligérants d'arrêter immédiatement les tueries », a lancé, lors d'un rassemblement à Ghaza, Mohamed Faraj al-Ghoul, un dirigeant de Hamas. « Il faut que Yarmouk soit un lieu neutre, à distance de la folie de la guerre et que les armes se tournent plutôt vers l'occupant sioniste », dit-il avant de dénoncer le silence du « monde libre ». « Ce qui se passe à Yarmouk, n'est-ce pas du terrorisme ? », s'est-il interrogé. Marouane Abou Rass, le président de l'Union des oulémas de Palestine, a dénoncé un « énorme crime contre l'humanité ». Pointant du doigt Daech et al-Nosra qui tiennent 90% du camp, il dira : « Ce ne sont pas des croyants, ils n'ont rien à voir avec l'Islam. » Devant un QG de l'ONU à Ghaza, plus d'une centaine de femmes se sont retrouvées pour « lancer un appel aux pays arabes et à l'ONU pour qu'ils aident Yarmouk ». A Ramallah, des manifestants demandent à l'Autorité palestinienne, qui sait, selon le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, qu'il y a des enlèvements, des décapitations et des tueries de masse à Yarmouk, d'agir. Mahmoud Abbas a déploré que « les Palestiniens payent le prix de guerres et d'agressions qui ne sont pas les leurs ». Un énième drame humanitaire est en train de se dérouler dans l'indifférence la plus totale au Proche-Orient. Ses victimes ? Des Palestiniens, comme toujours, depuis 1948.