Le projet de révision de la Constitution alimente l'actualité politique, ces dernières semaines, et son adoption, par voie parlementaire ou référendaire, fait diverger les partis politiques. Pour le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, la nouvelle Constitution arrangerait bien son parti si elle passait par le Parlement. Mais il se veut respectueux des institutions en ajoutant que sa formation s'inclinera devant le choix du président Bouteflika, seul habilité à décider du mode de l'adoption de la loi fondamentale du pays. « Sur ce sujet, je tiens également à préciser qu'il n'y a pas de divergences entre le FLN et le RND sur le mode d'adoption de la nouvelle Constitution, contrairement à ce qui a été rapporté par la presse », a indiqué Saïd Bouhadja. Le leader du MSP, Abderrazak Makri, souligne, quant à lui, la nécessité d'aller d'abord vers une profonde réforme politique avant d'entamer l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Il explique que le pacte scellé entre les partis politiques qui constituent le pôle de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLDT) repose sur le projet d'une Constitution d'un Etat de droit. « Il est hors de question que le projet de la Constitution passe devant le Parlement actuel qui, à notre avis, n'est pas légitime », souligne-t-il. Un avis partagé par Moussa Touati, le président du FNA. Ce dernier, qui refuse qu'un projet d'une telle importance, qui concerne l'avenir de tout un peuple, soit validé par un Parlement « illégitime ». Touati préfère s'en référer aux Algériens qui choisiront « en toute liberté » le régime constitutionnel qui leur sied. Une Constitution élaborée à travers un consensus après une élection présidentielle anticipée. C'est l'avis du président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah. Pour le président du Jil Jadid, Sofiane Djilali, qui refuse de donner un avis sur le principe du mode d'adoption de la Constitution, la situation politique dans laquelle se trouve aujourd'hui le pays dicte d'elle-même l'option choisir. Le SG du FFS, Mohamed Nebbou, souligne, pour sa part, que le respect des lois, du libre fonctionnement des institutions, de l'Etat de droit et les libertés est en principe consacré dans la Constitution. « Mais nous avons tous vu se succéder les constitutions et les révisions constitutionnelles sans avoir véritablement assisté au règne de l'ordre constitutionnel », relève-t-il. Et de rappeler la position du FFS sur cette question : « Nous sommes pour une Assemblée nationale constituante. » Pour lui, son parti continue à militer en faveur « d'un processus constituant, dont l'axe central doit viser la reconstruction d'un consensus national qui préserve l'unité nationale, l'intégrité territoriale, le caractère républicain de l'Etat, l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs qui consacre l'exercice des contre-pouvoirs, la souveraineté populaire et nationale, les libertés publiques ». Le responsable de la communication du RCD, Othmane Maâzouz, estime, à propos de la révision de la Constitution, que la position du parti ne sort pas du cadre tracé par la CNLDT qui prévoit d'abord « une réforme politique profonde ».