El Ghazi et Sidi-Saïd convergent sur le fait que la sécurité du travailleur et sa bonne santé se répercutent sur le rendement de l'entreprise mais également sur la Sécurité sociale. Lors d'une cérémonie de commémoration de la 11e Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, organisée par l'Institut national de la prévention des risques professionnels, à Alger, sous le thème « Joignez-vous à la construction d'une culture de la prévention en matière de sécurité et de santé au travail », le patron de l'UGTA a dénoncé la quasi-absence de ces deux volets dans le secteur privé. En s'adressant aux organisations patronales invitées à participer à cette rencontre, Sidi-Saïd a souligné qu'il ne s'agit pas de « critique négative » mais « d'interpellation » pour placer la santé et la sécurité du travailleur au centre des préoccupations. Il a estimé que les employeurs devraient consacrer un département au sein de leur entreprise pour la médecine du travail. Il a déploré le retrait de cette spécialité du cursus universitaire. Il a soutenu que « si le travailleur se sent bien et travaille dans de bonnes conditions, cela se répercuterait sur son rendement ». Sidi-Saïd a annoncé que « ce dossier sera soumis à la prochaine tripartite pour trouver des solutions dans un cadre consensuel ». Du même avis, le ministre a indiqué que « l'enracinement de la culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail est une action pérenne tributaire de la conjugaison des efforts de toutes les parties, travailleurs, employeurs et gouvernement ». L'intégration de mesures de prévention et de maîtrise des risques dès la phase de conception d'un ouvrage ou d'un équipement s'avère, pour El Ghazi, « déterminante pour éliminer les dangers et les risques de maladies professionnelles ainsi que pour réduire le nombre des accidents de travail ». Il a fait observer qu'« une prévention inadéquate des accidents du travail et des maladies professionnelles a des conséquences néfastes, non seulement sur les travailleurs et leurs familles mais aussi sur l'ensemble de la société car ils génèrent des coûts extrêmement élevés, liés notamment à la chute de la productivité et à la réparation supportée par le système de sécurité sociale ». Le ministre a souligné que « l'Algérie dispose d'un dispositif législatif et réglementaire en matière de prévention des risques professionnels, conforme aux normes internationales ». Ce qui fait défaut, par contre, c'est son application au niveau de certaines entreprises, a-t-il mentionné. Une raison pour laquelle il a souligné que l'Inspection du travail renforcera ses missions de contrôle pour faire respecter ces normes. Dans ce contexte, il a fait savoir que cette instance enregistrée durant l'exercice de 2014, 9.484 procès-verbaux d'infractions établis en matière de non- respect des conditions du travail, précisant que 5% représentent les accidents de travail. Le représentant du Bureau international du travail (BIT) à Alger, Dayahi a fait savoir que 160 millions de travailleurs dans le monde sont touchés par des maladies professionnelles dont 6.700 meurent chaque jour. Conséquemment à cela, « nous perdons 4% du PIB mondial », a-t-il déploré.