Les mesures prises par le Conseil des ministres constituent « un pas » vers la maîtrise du marché durant le mois de ramadan, a assuré Tahar Boulenouar, président de l'UGCAA. « Ces décisions vont contribuer à atténuer les problèmes posés notamment durant ce mois », a-t-il indiqué. Les deux grands problèmes qui continuent de déstabiliser le marché sont dus à l'informel et au manque de marchés de proximité, a-t-il indiqué. Pour le premier facteur, notre interlocuteur relève « l'augmentation » des marchés informels. « Même les œufs et la margarine sont vendus sur les étals durant le mois de ramadan », a-t-il souligné, en relevant « que ramadan intervient en plein été, ce qui constitue un véritable danger sur la santé des consommateurs ». Ces espaces nuisent à « l'action légale, constituent une concurrence déloyale et présentent un risque sur la santé publique vu que les produits périmés sont commercialisés dans ces commerces informels », a-t-il ajouté. Le manque de marchés de proximité reste un point noir qu'on n'arrive pas à régler. « Pourquoi sommes-nous arrivés à une situation où les organisations de masse organisent des espaces de commercialisation des produits, ce qui n'est pas de leur vocation ? » s'est interrogé Boulenouar, précisant que « c'est l'absence des marchés de proximité qui en est à l'origine ». L'augmentation des prix durant le mois de ramadan est due aussi au manque de ces espaces. « L'informel gonfle les prix pratiqués par les grossistes ». Le président de l'UGCAA appelle à l'achèvement du plan d'organisation à travers la réalisation d'un réseau de marchés de proximité « Il y a un retard dans la réalisation de ce plan vu que le taux d'avancement ne dépasse pas les 30% alors que les besoins sont de l'ordre de 1000 marchés de proximité », a-t-il souligné. Par ailleurs, le président de l'UGCAA salue la dernière mesure prise par le Premier ministre sur « l'instauration du contrôle au sein des chambres froides, ce qui va éviter les spéculations devenues monnaie courante ». En ce qui concerne les prix, il relève que tout est soumis à « la règle de l'offre et la demande ». « On ne peut maîtriser les prix qu'à travers l'encouragement de la production et la réglementation des circuits de distribution ». Selon lui, le début du mois de ramadan sera caractérisé « une flambée des prix due au comportement des consommateurs ». Les prix de certains produits, comme la pomme de terre, la tomate et l'oignon seront abordables vu la disponibilité sur le marché, a-t-il assuré. C'est le cas également de certains fruits comme la pêche et les abricots. Pour Hariz, président de la Fédération algérienne des consommateurs, ces mesures permettront « de maîtrise le marché et surtout les prix durant le mois sacré ». Il a dénoncé l'attitude des commerçants « qui saisissent cette occasion pour arnaquer les consommateurs ». Pour lui, l'instruction du chef d'Etat sur l'observation du marché « va assurer la disponibilité des produits ».