Le nouveau médiateur dans la crise politique burundaise, le président ougandais Yoweri Museveni, se rend aujourd'hui à Bujumbura pour tenter de dénouer la crise qui secoue le Burundi depuis l'officialisation fin avril de la candidature du président, Pierre Nkurunziza, à un troisième mandat. Malgré le report de la présidentielle prévue le 15 juillet au 21 du même mois et non le 30 juillet comme l'a demandé la Communauté est-africaine (EAC), la crise persiste. Le successeur de Saïd Djennit a une semaine pour tenter de rapprocher les points de vue entre les partisans du président Nkurunziza et ses opposants. En plus de l'élément temps, la mission s'annonce difficile. L'opposition burundaise a précédé la visite par des critiques. « Le président Museveni a été désigné pour assurer la médiation entre les parties prenantes. Jusqu'aujourd'hui, il ne les a pas encore réunies. Nous ne voyons donc pas comment on peut fixer cette date (du 21 juillet, ndlr) sans avoir écouté l'opposition et sans avoir participé à la facilitation qui a été confiée au président ougandais », a déclaré dimanche dernier le porte-parole de la coalition des indépendants, « Amizero y'Abarundi », François Bizimana, estimant qu'après ce second report, les conditions ne sont toujours pas réunies pour le déroulement du scrutin présidentiel. Le chef du parti au pouvoir, Pascal Nyabenda, estime que la date choisie respecte la Constitution burundaise et les propositions de l'EAC. « En regardant ce qui est dans notre Constitution, il serait difficile pour le gouvernement d'aller jusqu'au 30 juillet », a-t-il affirmé tout en invitant les partis de l'opposition à commencer leur campagne électorale et à « travailler au grand jour pendant cette semaine qui vient d'être ajoutée pour montrer qu'ils ont participé effectivement aux élections ». En plus du président en exercice, six autres candidats sont en lice pour ce scrutin qui pourrait mettre fin à la crise ou au contraire lui donner une autre dimension. Les auteurs du putsch manqué mi-mai ont promis la semaine passée de poursuivre le combat pour chasser le président Nkurunziza. La violence gagne en intensité depuis. La vigilance aussi. Une centaine de présumés rebelles ont été arrêtés et une trentaine de fusils d'assaut saisis entre vendredi et dimanche derniers dans deux opérations distinctes.