Cependant, d'aucuns diront à Tipasa que l'offre disponible dans les différentes structures d'accueil (hôtels, complexes touristiques, camps de toile) en matière de capacité d'hébergement dans la wilaya est inférieure à la demande grandissante exprimée d'année en année. Ce déficit oblige dans bien de cas, comme cela se pratique au demeurant sous d'autres cieux, les vacanciers à louer chez des particuliers. Une pratique devenue désormais une tradition. Dans la ville de Tipasa, les prix de location varient selon le standing et la distance séparant les maisons proposées de la côte. Cela dit, même les plus bas tarifs sont exorbitants. « L'allocation d'appartements dans les cités AADL, LSP et des logements sociaux situés dans le périmètre urbain de la ville sont cédés en été à raison de pas moins de 5000 DA par nuitée. Ce sont des tarifs généralement incompressibles, d'autant que cette saison les complexes touristiques, le CET et Matarès, ont réduit leur capacité d'accueil en raison de la prochaine entame des travaux de rénovation », confie un agent immobilier à Tipasa. Selon lui, les prix peuvent atteindre des cotes excessives. C'est le cas à Chenoua où pour louer un étage de villa ou une villa nécessite pas moins de 25 millions par mois. Le profil des loueurs n'est pas identique. Si pour certains, ce créneau hautement lucratif est la résultante d'un investissement calculé, d'autres, généralement des pères de famille, sautent sur l'opportunité pour renflouer un tant soit peu la tirelire du foyer pour faire face aux jours difficiles. C'est le cas d'un enseignant. « Durant l'été, ma famille et moi logeons chez mes parents. Mon appartement, je le loue à des vacanciers », confie-t-il. Et d'ajouter : « De nombreux salariés ont recours à cette pratique, car les temps sont difficiles. Fort heureusement, la famille à qui je loue ma maison revient chaque année pour passer ses vacances à Tipasa. » « Je crois que les prix vont baisser d'ici quelques jours et cela s'explique par une somme de facteurs. Non seulement les tarifs sont exorbitants, il y a lieu aussi de reconnaître que les estivants ont plusieurs destinations attractives et moins chères pour passer leurs vacances. Que ce soit ici en Algérie ou bien à l'étranger », analyse un autre agent immobilier. Selon lui, la majorité des loueurs font des annonces via des sites internet spécialisés. « Tout se passe ou presque par internet », résume-t-il. Dans la partie ouest de Tipasa, c'est-à-dire de Sidi Ghilès à Damous, en passant par Hadjret Ennos, Gouraya et Larhat, la location des maisons est nettement abordable par rapport à la commune du chef-lieu. « A sept millions de centimes, on peut avoir un appartement pied dans l'eau durant deux semaines dans la partie ouest de la wilaya », renseigne un habitant de Gouraya. Selon lui, les prix atteignent rarement les 10 millions pour la même période. « Ces dernières années, notre région attire de plus en plus de vacanciers grâce à la voie express qui arrive désormais jusqu'à Cherchell. Nos immenses plages et les forêts denses ne laissent personne indifférent », argumente Ali de Larhat.