Comme chaque année, l'Algérie célèbre la Journée nationale du moudjahid. Toujours, en pareilles circonstances, un message présidentiel rappelle les enjeux d'hier et d'aujourd'hui rattachés à une telle commémoration. Le 20 août qui marque un double événement historique dans la guerre d'indépendance : l'offensive menée en 1955 dans le Nord-Constantinois et l'organisation, une année plus tard, du congrès de la Soummam. Pour le président Bouteflika, « ces deux événements sont la preuve de la prise de conscience et de l'aboutissement de la dynamique imprimée par les combattants de la première heure sur les fronts intérieur et extérieur, en adéquation avec la marche de l'histoire ». Sur le plan de l'action militaire, le soulèvement de 1955 traduit dans les faits la détermination des hommes du 1er novembre 1954 d'aller jusqu'au bout de leur objectif. Tandis que le congrès d'Ifri a donné au mouvement insurrectionnel un cadre organisationnel et institutionnel qui lui faisait défaut. Cette évolution de la situation interne n'est pas sans jonction avec l'environnement immédiat caractérisé par le même ordre de soumission au système colonial. Bouteflika évoque la solidarité algérienne avec le peuple marocain pour dénoncer, en 1953, le protectorat et les forces d'occupation qui ont contraint à l'exil son souverain, Mohammed Ben Youssef, le roi Mohammed V et sa famille. A la même période, la Tunisie menait son combat pour s'affranchir de la dépendance coloniale sous la férule de son leader, le président Habib Bourguiba, et du militant Salah Ben Youssef. Ce rappel historique démontre que le destin des populations maghrébines est lié. « Des faits concomitants au sentiment commun des peuples du Maghreb arabe que leur parcours et leur destin étaient étroitement liés aussi bien dans l'aisance que dans l'adversité », souligne le chef de l'Etat qui réitère son attachement à la construction de l'union du Maghreb. Le sommet de Bandung en 1955 auquel a pris part une délégation du FLN a conféré, ensuite, une résonnance internationale à la révolution algérienne. Autant dire marqué une volonté partagée du continent africain et du monde arabe à se libérer de la domination coloniale. Et à conforter, de fait, le processus de décolonisation à l'échelle internationale. Des gloires et des hauts faits d'armes qui ont consacré, ajoute Bouteflika, un tournant historique dans le cours des mouvements de libération de par le monde. « Une victoire légendaire qui a inspiré les combats de peuples opprimés », dont la remémoration revivifie les « symboles de notre fierté ». Des événements mémorables qui doivent servir les impératifs présents d'édification de sources d'inspiration « avec les mêmes principes fondateurs que sont l'unité, le travail, l'abnégation et le sacrifice ». C'est en ce sens que la célébration de cette date réactualise les enjeux liés à l'actualité que sont la lutte contre le sous-développement qui concerne l'ensemble des citoyens quelles que soient « leurs obédiences et appartenances politiques ». Le président de la République appelle, chemin faisant, à « se dresser d'un seul bloc contre tout esprit pessimiste et défaitiste, en consolidant l'espoir et la confiance en soi afin de pouvoir appréhender les difficultés économiques ». Le défi est de se projeter de l'ère du pétrole dans l'ère des technologies de pointe. Il est aussi de l'ordre de la préservation de la souveraineté nationale en cette conjoncture internationale qui a vu vaciller des pays, en proie à de violents troubles. « Notre devoir sacré est d'accorder tout l'intérêt à cette immunité procurée par la glorieuse Révolution de novembre pour contrer les complots ourdis, ou qui pourraient l'être, contre notre chère partie tant à l'extérieur qu'à l'intérieur », a écrit notamment Abdelaziz Bouteflika.