Des syndicalistes de la santé et de l'éducation se sont exprimés, à l'occasion de la tenue du forum du journal arabophone El Mihwar, sur les rentrées sociale et scolaire. Après un éclairage sur les conditions de la rentrée scolaire marquée selon eux « par l'incapacité des parents à faire face aux dépenses qui se succèdent », les conférenciers ont adhéré à la proposition de Sadek Dziri, président du bureau national de l'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation). « Il faut mettre en place un observatoire pour réguler le marché et éviter les augmentations vertigineuses des prix- », a-t-il proposé. Le coordonnateur national du Snapest (Syndicat national du personnel des établissements scolaires et techniques), Meziane Meriane, a estimé que « la situation était prévisible. Si l'économie reste basée sur les hydrocarbures, tous les acquis seront remis en cause ». Pour lui, « il y a eu exclusion de la société civile et la dévaluation du dinar a eu une incidence directe sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires ». Le chargé de communication du Cnapest, Messaoud B. estime que « cette rentrée est imprégnée de difficultés pour les parents qui n'arrivent pas à prendre en charge les besoins de leurs enfants ». Sadek Dziri relève « un manque d'encadrement pédagogique et administratif ». « Certains lycées de 1.000 élèves ne disposent que de 3 encadreurs éducatifs. D'autres sont sans gestionnaires », a-t-il affirmé. De son côté, Idir Achour du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) juge que « la rentrée scolaire n'est pas calme. Seulement 30% des institutions ont ouvert leurs portes et d'autres sont surchargées ». Pour Achour Hadjem du Snapest de Tizi Ouzou, « la rentrée scolaire est une réussite. Celle de 2016-2017 reste à appréhender car les projets de réalisation des établissements éducatifs ne sont pas finis. Sur les 11 lycées programmés dans la wilaya de Tizi Ouzou par exemple seulement 3 ont été réceptionnés. L'Etat a mis le paquet mais les promoteurs et la mauvaise gestion entravent les efforts. » Interrogé sur le système sanitaire, Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, a affirmé qu'il est difficile de déterminer les besoins en matière de santé sans des données fiables. « On n'a pas de données précises sur l'augmentation des cas de cancer en Algérie ». Selon lui, « aucun expert ne peut le déterminer et il est donc impossible d'établir une stratégie précise en matière des besoins en santé ».