La télévision et radio algériennes commémorent aujourd'hui le 53e anniversaire du recouvrement de leur souveraineté. En ce 28 octobre 1962, l'équipe « La voix de l'Algérie combattante », conduite par le journaliste et militant de la cause nationale Aïssa Messaoudi, a hissé l'emblème national sur la façade du siège de la télévision et de la radio. Une réponse cinglante aux techniciens français qui, en quittant l'Algérie, prédisaient la paralysie des deux médias. Mais ils ont fini par déchanter. Une « poignée » de techniciens et journalistes algériens venaient de relever un défi de taille, en assurant la continuité de la diffusion des programmes. Un événement important qui marque la substitution, juste un mois après l'indépendance nationale, de la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA) à l'Office de radiotélévision française (ORTF). Plus d'un demi-siècle après la réappropriation de la radio et de la télévision algériennes, un bilan s'impose. La nouvelle génération de journalistes et de techniciens doivt redoubler d'efforts pour honorer la mémoire de ses aînés. Ceux qui, avec des moyens dérisoires et l'amour de la patrie comme motivation, ont relevé le défi. Ils ont donné la leçon que, parfois, il faut prendre son destin en main et de ne pas vivre dans l'assistanat. Les « anciens » ont donné la meilleure leçon aux nouvelles générations, tout en leur proposant un nouveau défi, celui de faire mieux, de s'améliorer et être compétitifs et avoir sa place dans le monde des médias. Car, il ne s'agit pas de seulement commémorer une date, mais de saisir également l'opportunité pour aller de l'avant et de tirer les leçons. Il est clair qu'en cinq décennies, beaucoup d'efforts ont été fournis, au fur et à mesure que les équipements se modernisaient. D'ailleurs, le fruit de cet investissement dans l'élément humain n'est plus une vue de l'esprit. Aujourd'hui, plus de la moitié de la production télévisuelle et/ou radiophonique est le fait de jeunes formés par les universités et centres de formation algériens. Alors que la télévision algérienne compte cinq chaînes thématiques, la radio, quant à elle, dispose d'un portail électronique d'information sur le net. Elle comptabilise, outre les trois chaînes nationales, 48 radios locales et quatre chaînes thématiques, dont une pour l'information internationale. Cependant, à l'ère de l'ouverture du champ audiovisuel, la concurrence étant rude, la télévision publique doit faire montre de davantage de professionnalisme, d'abord en améliorant ses programmes et surtout en formant son personnel aux nouvelles techniques. C'est la meilleure façon pour être au diapason de l'évolution du champ médiatique mondial.