A la faveur du vote des 72 députés indépendantistes (sur 135), le Parlement de Catalogne a adopté une résolution inédite lançant le processus de rupture avec l'Espagne en vue de la création d'« un Etat catalan indépendant prenant la forme d'une République », au plus tard en 2017. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé un recours devant la Cour constitutionnelle pour arriver à la « suspension immédiate de cette initiative ». Mais le président catalan sortant Artur Mas a assuré que « personne ne peut stopper la volonté d'un peuple qui avance résolument vers un avenir meilleur. Aucune poursuite, aucune menace, aucune crainte ». Même si les indépendantistes n'ont pas obtenu la majorité absolue (47,8%), ils estiment qu'ils disposent d'un soutien suffisant pour lancer le processus d'indépendance jugé par l'élue du parti Ciudadanos, opposé à la sécession, Inès Arrimadas, comme étant le « défi le plus important à la démocratie de ces 30 dernières années ». Après des décennies de débats autour du degré d'autonomie de la plus riche région d'Espagne, représentant 20% du PIB, la « question catalane » s'impose de nouveau à moins de deux mois des législatives du 20 décembre dans un contexte de tensions croissantes entre l'Exécutif du président catalan sortant Artur Mas et le gouvernement de Mariano Rajoy en perte de vitesse. Elle peut déboucher, selon l'historien Carlos Gil Andres, « sur rien mais aussi entraîner une cascade d'événements » sans retour.