Prochainement, les témoignages des moudjahidine collectés par le musée national du Moudjahid, dont le nombre est estimé à plus de 6.000, seront mis à la disposition des historiens, des chercheurs universitaires et des étudiants. C'est ce qu'a révélé hier à Tipasa Benmesbah Hamida, responsable de la recherche et des archives au niveau du musée national du Moudjahid. L'accès à ces archives par le grand public a été rendu possible, selon la même responsable, grâce à la numérisation des enregistrements qui ont démarré, à titre informatif, en 1998. « L'archivage des témoignages dont des supports numériques et notre dotation ces dernières années d'un studio d'enregistrement équipé d'un matériel ultramoderne ont permis non seulement d'optimiser cette opération, mais aussi d'avoir au final une collection de témoignages d'une qualité technique (le son et l'image) très pure » affirme-t-elle. Et d'ajouter : « la collecte des témoignages de moudjahidine se poursuit. Il faut savoir aussi que 13.000 témoignages ont été à ce jour collectés par les organismes et structures concernés par cette opération. Ce chiffre annoncé par le ministre des Moudjahidine sera revu à la hausse, puisque des efforts colossaux sont déployés pour archiver le maximum de témoignages qui serviront de substrat non négligeable à l'écriture de l'histoire de la glorieuse révolution ». Les déclarations de la représentante du musée national du Moudjahid ont été faites lors d'une conférence sur l'histoire organisée par le centre universitaire de Tipasa en collaboration avec le musée national du Moudjahid, autour du thème « exploitation des témoignages vivants dans les thèses et les projets de recherche universitaire ». « C'est la 88e séance que nous organisons depuis le lancement de l'initiative. Après avoir sillonné les établissements secondaires et les CFPA, cette année, nous focalisons nos efforts sur les universités. Et le centre de Tipasa est une étape de notre programme » explique Mme Benmesbah. En tout, trois officiers de l'ALN, Mustapha Cherchalli, Mahmoud El Bey et Ali Dahlouk, se sont succédé au micro dans un amphithéâtre plein comme un œuf. Les trois conférenciers ont insisté sur l'importance de la collecte des témoignages et ont lancé un appel aux étudiants à se baser sur cette matière (témoignages) dans leurs travaux de recherche et thèses de fin d'études. Aussi, cette rencontre a été l'occasion pour mettre en valeur des hauts faits d'armes qui ont jalonné le parcours héroïque des moudjahidine de la wilaya IV historique. A ce propos, Mahmoud El Bey a évoqué l'histoire de l'acte d'insubordination observé par les Algériens en 1945 à la caserne militaire de Cherchell afin de protester contre les exactions commises par les forces coloniales lors des manifestation du 8 mai 1945.