Un scrutin problématique qui, en raison du climat d'insécurité et du marasme généralisé, exclut l'option d'un « second tour » A 99%, pour ceux qui en doutaient encore, les jeux sont faits. Le simulacre du 20 août prend fin de façon pathétique. Kharzaï, l'élu de la coalition internationale, est reconduit à son poste au détriment de son principal rival, Abdallah Abdullah, criant à la fraude massive et à la manipulation des bulletins de vote. A 99%, pour ceux qui en doutaient encore, les jeux sont faits. Le simulacre du 20 août prend fin de façon pathétique. Kharzaï, l'élu de la coalition internationale, est reconduit à son poste au détriment de son principal rival, Abdallah Abdullah, criant à la fraude massive et à la manipulation des bulletins de vote. Pour la seconde présidentielle, la démocratie aéroportée a butté sur le socle de la légitimité populaire et le respect du verdict des urnes. Car au-delà d'une forte abstention, compréhensible au regard du climat d'insécurité et des menaces de représailles des talibans, le processus électoral a été globalement entaché de graves irrégularités : ½ million de bulletins de votes retirés par l'IEC (commission électorale indépendante) ou carrément annulés dans 83 bureaux de vote de 3 provinces. Il est fort à craindre que le cours des enquêtes de l'ECC (commission des plaintes) enclenchées sur les milliers d'irrégularités signalées ne constitue un facteur de blocage supplémentaire dans cette présidentielle pas comme les autres. Cette instance de contrôle a annoncé que son travail se poursuivra au-delà de la date butoir d'annonce des résultats définitifs du 17 septembre. L'ère Kharzaï, maintenu au pouvoir contre vents et marées, prouve la vanité des alibis démocratiques dont se gargarisent les puissances occidentales. « Nous sommes arrivés à un stade où les fraudes sont devenus un trait caractéristique de cette élection », reconnaît le porte-parole de la mission onusienne en Afghanistan (UNAMA), Adrian Edward qui se dit tout à fait conscient qu'il faut « arriver à un résultat pour cette élection et aussi vite que possible ». L'impasse est réelle. Face à la menace persistante des talibans, maîtres du terrain et exerçant une pression soutenue avec des records de violence rarement égalée, le risque d'enlisement pèse sur un pays au bord de la paralysie institutionnelle et d'une crise politique aiguë source d'instabilité. Un scrutin problématique qui, en raison du climat d'insécurité et du marasme généralisé, exclut l'option d'un « second tour » pour désamorcer la bombe électorale.