La chanteuse marocaine Oum a offert au public constantinois, samedi dernier au soir, lors de la seconde soirée du 13e Dimajazz, un hymne à l'Afrique et à sa diversité rythmique. Accompagnée de quatre musiciens, la chanteuse, arborant un beau caftan de couleur qui met en valeur sa beauté, a charmé l'assistance aussi bien par sa voix sublime que par la sensualité de ses chansons. Dans un déluge de sonorités africaines et de jazz, Oum a interprété, puisant de son dernier album « Zarabi », une chanson intitulée « Hna » (ici), une composition du luthiste Yasser Ramzi, membre de sa troupe, chaleureusement accueillie. L'artiste enchaîne avec « Wali » aux sons des percussions africaines, et déchaîne le public en lui transmettant une bonne dose d'ondes positives auxquelles le nombreux public de la salle Ahmed-Bey répond par des applaudissements. A l'aise sur scène, Oum, qui souhaite que le festival Dimajazz lui « ouvre les portes » pour se produire dans d'autres villes d'Algérie, entonne encore deux autres tubes de son album précédent « Soul of Morocco », dans un tempo intense et enivrant, enveloppé dans des sonorités africaines, soul et jazz raffinées. Après le spectacle, Oum, de son vrai nom Oum El Gheit, émue par l'accueil du public, a défini sa musique comme en tant que « musique marocaine, maghrébine et contemporaine, sans limite de genre ». Avide de sons africains dans toutes leur diversité, la chanteuse, qui a rappelé que la musique des peuples africains a été influencée par différents courants, a souligné que cette richesse des sonorités « doit être perpétuée et transmise ». Elle a ajouté que la composition de sa troupe où l'on trouve des musiciens venus de divers horizons, du Maroc, de Cuba et d'Autriche, « traduit l'ouverture et l'échange qui enrichissent la musique ». Oum, qui se revendique de l'Afrique jusque dans sa façon de s'habiller, affirme qu'il « existe un peu d'Afrique dans tous les continents ». Elle a précisé que son dernier album « Zarabi » n'a pas été enregistré en studio, mais en plein air, au sud du Maroc, pour « mieux transmettre les sons africains ». Dans un menu métissé et richement coloré, la 13e édition du festival international Dimajazz se poursuivra jusqu'au 3 décembre prochain. Alpha Blondy, China Moses, The Billy Cobham quintet, l'artiste palestinien Tamer Abu Ghazaleh, le groupe colombien Cumbia Ya et l'ensemble britannique Incognito sont à l'affiche de cette manifestation placée, cette année, sous le signe de l'événement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ».