Face aux revers en série, essuyés plus significativement dans le bras de fer qui l'a opposé à l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, déclaré pour la seconde fois persona non grata, Rabat s'en remet aux bonnes grâces du lobby américain pour vendre la marchandise périmée de l'autonomie factice. En réponse à l'ancien ambassadeur américain à Rabat, Edward Gabriel, le représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Washington, Mohamed Yeslem Baysset, a plaidé le choix de la légalité internationale. Dans les colonnes du journal du Congrès américain The Hill, le diplomate sahraoui a tordu le coup aux élucubrations du lobbyiste américain inhérentes au prétendu soutien de Washington à la thèse marocaine sur l'autonomie. « Les Etats-Unis croient à la démocratie et à la légalité internationale dans le règlement du conflit au Sahara occidental », a souligné Baysset. Le diplomate sahraoui a rappelé la position de principe de l'ancien émissaire onusien pour le Sahara occidental, James Baker, prévoyant une période transitoire de cinq ans et l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Cette démarche, qui inclut le passage par une autonomie, a été avortée par le Maroc qui a réservé à Baker le même sort qu'il tente de faire subir à Ross. En conséquence, le représentant sahraoui à Washington a souligné que « l'ancien ambassadeur américain au Maroc a intégré le lobby marocain (...) il a complètement dévié de la position des Etats-Unis et de son ancien ministre des Affaires étrangères qui était envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour la période 1997-2004 ». A cette stratégie de dénaturation de la réalité du fait sahraoui, le représentant sahraoui a opposé les vérités historiques d'un mouvement de lutte de libération nationale, internationalement reconnu conformément aux décisions 37/34 de 1979 et 19/35 de 1980 des Nations-unies. Toutes velléités d'occultation du déni colonial s'apparentent à une remise en cause des fondements de la légalité internationale qui consacre, s'agissant des territoires non-autonomes, le droit à l'autodétermination. « Laissez-nous choisir entre l'indépendance et le Maroc, ce sont les mêmes principes sur lesquels ont été fondés les Etats-Unis : démocratie, liberté et droits de l'homme. Sans la justice, la paix et la stabilité deviennent mirage », a conclu le représentant de la RASD à Washington.