Que devient Rafik Saïfi ? Ça va faire maintenant trois ans que je me suis établi au Qatar où je travaille comme consultant à la chaîne BeIn Sports. Il faut dire qu'après une longue et riche carrière en tant que joueur, je suis toujours resté dans le domaine du football. Un sport qui me passionne. Mon expérience en tant que consultant m'a beaucoup servi et me sera utile à l'avenir. Il ne faut pas oublier que beaucoup d'anciens joueurs avaient emprunté cette voie auparavant avant d'embrasser une carrière d'entraîneur. Pour ma part, j'avoue que j'ai appris énormément de choses en côtoyant des figures emblématiques à l'image des Gullit, Zola, Arsène Wenger, Alain Perrin, Arrigo Sacchi, Nabil Maâloul, Paul Le Guen, Georges Weah. Est-ce à dire que vous envisagez un jour d'embrasser une carrière d'entraîneur ? C'est mon souhait de devenir un jour entraîneur. Je possède le diplôme CAF C et je compte passer prochainement un stage pour l'obtention de la licence CAF B. En attendant, je continue à apprendre. Je ne veux pas brûler les étapes. Je vous fais même une confidence en vous apprenant que dernièrement j'avais failli devenir entraîneur adjoint de la sélection du Sénégal, drivée actuellement par Aliou Clissé. C'est un pays où j'ai beaucoup d'amis qui me vouent une grande estime à l'image de l'ancien joueur Khalilou Fadiga. On m'a proposé ce poste, mais cela n'a pas abouti. Dernièrement, votre nom a été évoqué comme futur manager général du MCA. Qu'en est-il au juste ? Certes, il y a eu des contacts mais sans plus. Parlez-nous de vos débuts dans le football... Comme la plupart des joueurs algériens, j'ai fait mes premiers pas de footballeur au sein de l'équipe de mon quartier à Bab Ezzouar où j'ai beaucoup appris sous les ordres de Rachid Abassi, un entraîneur à qui je dois énormément ma réussite. Par la suite, j'ai fait un court passage à l'IRB Sougueur, une équipe de la régionale ouest avant d'atterrir à l'IB Khemis El Khechna. A l'époque, c'est l'actuel DTN, Toufik Korichi, qui était à la barre technique. Il me voulait à tout prix dans son équipe. C'est lui qui m'avait redonné la joie de jouer car je venais de traverser une période difficile lorsque j'évoluais à Sougueur où je suis resté huit mois sans jouer à cause de la situation sécuritaire de l'époque. J'avais même failli arrêter le football n'était l'appel des dirigeants de l'IBKEK. Ma carrière a pris une autre dimension puisque en rejoignant le grand MCA grâce à Ali Bencheïkh qui avait vivement conseillé les dirigeants mouloudéens de me recruter et aussi àun certain Rachid qui travaillait à l'aéroport d'Alger. Celui-ci aura été pour beaucoup dans mon transfert au Mouloudia. Vos débuts au MCA furent difficiles, n'est-ce pas ? Au Mouloudia, j'ai tout connu. Je me rappelle de la première année lorsque Ifticene était aux commandes, j'éprouvais du mal à m'adapter. Mais au fil des matchs, j'avais trouvé mes marques et à enchaîner les bonnes prestations à tel point que je suis devenu, en l'espace de trois ans, le chouchou du public. Quel est le plus beau souvenir lors de votre passage dans ce club légendaire ? Incontestablement, le titre de champion d'Algérie remporté lors de la saison 98/99 face à la JSK, au stade Ahmed-Zabana d'Oran. Ça reste l'un de mes plus beaux souvenirs compte tenu des moments de joie que nous avions pu procurer au public mouloudéen. Parlez-nous de votre expérience à l'étranger, de vos débuts dans le milieu professionnel... J'ai rejoint Troyes lors de la saison 99/2000 en compagnie de Farid Ghazi, l'ancien joueur de la JSK. C'est le coach troyen de l'époque, Alain Perrin, qui est derrière notre arrivée dans le championnat de France. Cependant, la première année fut très difficile car nous avions connu pas mal de problèmes d'adaptation. Est-ce le fameux clash avec Alain Perrin qui en était la cause ? Notre clash avec Perrin était lié au mois de ramadhan. Il nous avait demandé de ne pas respecter le jeûne. Chose que nous avions refusée malgré ses nombreuses tentatives de nous convaincre, il est même allé voir un un imam. Ces derniers lui avaient signifié qu'on pouvait rompre le jeûne et qu'on avait la possibilité de rattraper cela plus tard. Du coup, Perrin avait décidé de nous reléguer en équipe réserve pendant un mois mais cela ne nous a pas découragés pour autant. Notre détermination a fini par payer car avec le temps nous avions réussi à nous imposer en équipe fanion et devenir des éléments incontournables. Que retenez-vous de votre aventure dans le monde professionnel ? Certes, j'ai beaucoup souffert pour y arriver mais j'ai appris beaucoup de choses. Ce fut une expérience enrichissante à tout point de vue. En treize années, j'ai connu pas mal de clubs comme Troyes, Istres, Ajaccio, Lorient, Amiens et Al Khor (Qatar), mais les plus belles années furent celles passées à Lorient où j'avais fini 3e meilleur buteur avec 14 buts, derrière Gignac et Cissé. Je garde également un beau souvenir de mon expérience avec Troyes où nous avions atteint les quarts de finale de la coupe de l'UEFA avant d'être sortis par le club anglais de Leeds. En 2004, votre non-convocation pour la CAN en Tunisie avait surpris plus d'un. Comment avez-vous vécu cet épisode ? Jusqu'à présent je ne connais pas la raison de ma non-convocation pour cette CAN. Pourtant, à cette époque-là, j'étais au sommet de ma forme. Bref, cela fait désormais partie du passé. Il y a bien longtemps que j'ai tourné la page. La preuve, j'ai rencontré Saâdane et Charef, les deux sélectionneurs de l'époque, à maintes reprises, mais je n'ai jamais évoqué le sujet. En tout cas, cet épisode n'enlèvera en rien à ma riche carrière en sélection nationale où j'ai connu des moments inoubliables. D'ailleurs, ma fierté est grande d'avoir fait partie de cette génération d'Oum Dourman qui a permis au football algérien de revenir au-devant de la scène internationale. Avez-vous, un jour, pris part à un match combiné ? A aucun moment je n'ai participé à une rencontre arrangée. En tout cas, pas à ma connaissance. Quel est votre avis à propos du dopage qui gangrène notre football ? C'est vraiment malheureux de voir s'installer dans notre football de telles pratiques qui n'honorent personne, encore moins leurs auteurs. A mon avis, ça relève avant tout de l'éducationf. Je pense que les clubs sont responsables de cette situation car ils sont censés faire un suivi rigoureux de leurs joueurs comme cela se fait ailleurs, particulièrement en Europe. Dans tous les clubs professionnels où j'avais évolué, les joueurs étaient soumis chaque mois à des tests médicaux approfondis en sus de la traditionnelle visite médicale d'avant saison.