En effet, M. Abdelkader Bouazghi qui a réuni les exécutifs des communes autour de l'habitat rural a été plus clair quant à ses rapports avec les édiles du peuple. Pour lui, les APC n'ont pas le droit de ne pas consommer les crédits et les programmes qui leur sont alloués par l'Etat. «il n'est pas normal que certaines APC parviennent à consommer les 100% de leur programme d'habitat rural et d'autres atteignent à peine les 50%», dira-t-il sur un ton menaçant, allusion faite aux APC de Béni-Zmenser avec une consommation de 99,21% d'achèvement du programme et d'Akbil avec seulement 45%. Et de préciser qu' «à l'avenir, l'affectation des projets sera dictée par les performances des uns et des autres. Plus vous consommez, mieux vous serez dotés», a-t-il précisé. Ainsi, le wali de Tizi-Ouzou qui, à travers sa dernière sortie dans la daïra de Draâ El Mizan, avait constaté un certain retard dans la réalisation du logement tous segments confondus, a sommé les P/APC, chefs de daïras, les services techniques à faire plus d'efforts pour résorber le retard en question. D'ailleurs, au cours de cette rencontre, la DLEP de Tizi-Ouzou a tenu à exposer aux participants dans le détail l'état d'avancement des projets et de la consommation des crédits pour chaque commune, à l'effet de permettre à chaque P/APC de se situer dans le temps et dans l'espace. Ainsi, dans le temps, la DLEP a fait ressortir dans sa synthèse que sur un total de 56 320 (dont 22 000 au compte du quinquennat 2005/2009) logements de type rural mis à la disposition de la wilaya de Tizi-Ouzou, seulement 46,06 % (25 946) de logements ont été livrés, 8325 sont en cours de réalisation et 6646 non encore lancés. Dans l'espace, la même direction a annoncé que 66.722 demandes d'aide à la construction de l'habitat rural ont été acceptées après le contrôle de la CNL sur un total de 76 281 demandes. Le reste n'étant pas éligibles. Il a été aussi mis en exergue les dernières et sages décisions du ministère de l'habitat d'alléger les conditions (juridiques et foncières) d'éligibilité en matière de surface de terrain avec le manque, voire la rareté, du foncier dans les régions montagneuses comme c'est le cas dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Un assouplissement qui a suscité un certain engouement pour la formule. Toutefois, les élus ont tenté de justifier les retards occasionnés par les contraintes administratives liées à la gestion de ce dossier qu'est l'habitat rural. tant pour eux ce n'est pas au maire mais au chef de daïra que revient le dernier mot en matière de gestion des dossiers et des demandes. Une chose est certaine : les maires doivent se retrousser les manches et faire dans la performance qui sera désormais la condition sine qua non de toutes nouvelles affectations. Pas uniquement en matière de logement rural mais dans tous les secteurs.