Les travaux du 2e Sommet arabe économique et social ont débuté hier dans la ville balnéaire égyptienne Charm El Cheikh avec la participation du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika. Dix chefs d'Etat sur les 22 que compte la Ligue arabe y prennent part. Le premier sommet s'était déroulé en janvier 2009 au Koweït. Le SG de la Ligue arabe devait présenter un rapport sur l'évaluation et le suivi de la mise en œuvre des décisions qui furent prises. Lors de la séance d'ouverture, la volonté de renforcer l'action arabe commune a été mise en avant par les intervenants. Elle s'est affirmée ces dernières années comme l'a rappelé le président Bouteflika lors des sommets ordinaires de la Ligue arabe ou à travers de nombreuses conférences sur des thématiques liées à l'économie. Le président Bouteflika a évoqué à ce propos «la volonté politique de nos pays d'assurer à nos sociétés le développement et le progrès, de créer des opportunités d'emploi à la jeunesse arabe et de réduire le taux de chômage auquel elle est confrontée». D'autre part, il a souligné l'apport de l'Algérie à cette entreprise illustrée notamment par le projet d'interconnexion électrique. L'autoroute Est-Ouest est aussi «un maillon stratégique permettant de relier le Maghreb et le Machreq», dira le président qui a plaidé pour l'intégration économique du monde arabe. Elle passe, selon M. Bouteflika, par «la réhabilitation des ports et de développer les liaisons maritimes interarabes». Il a, enfin, dénoncé le blocus de Ghaza qui empêche sa reconstruction pour laquelle l'Algérie a décidé d'apporter une contribution de l'ordre de 200 millions de dollars et réaffirmé le soutien de notre pays au combat du peuple palestinien. LOIN DES MESSES IDEOLOGIQUES L'émir du Koweït a, de son côté, rappelé la décision prise lors du premier sommet et relative à la création d'un fonds arabe de soutien aux PME qui témoigne «du souci des pays arabes de favoriser la contribution du secteur privé et des PME au développement et à la création d'emplois». Le niveau de participation des pays arabes à ce fonds a atteint déjà plus de 1,2 milliard de dollars. L'objectif était de mobiliser dans une première étape la somme de 2 milliards de dollars destinée au fonds qui permettrait un soutien à la création d'emplois. Le président égyptien Moubarak a affirmé pour sa part que «le développement arabe global sera réalisé quelles que soient les difficultés et les défis». M. Moubarak a indiqué que la question de l'emploi demeurera «un défi et une priorité». Loin des messes idéologiques, les dirigeants du monde arabe ont à cœur de renforcer l'action en matière économique. M. Amr Moussa, le SG de la ligue arabe, a lancé de son côté un cri du cœur. «L'âme arabe est brisée par la pauvreté, le chômage et le recul des indices de développement», a-t-il affirmé. Il a souligné ensuite la nécessité de parvenir à des «succès réels» dans ces domaines. Il a eu raison d'élargir le concept de la sécurité nationale. Il doit, selon lui, «englober la sécurité alimentaire, l'environnement, la sécurité du citoyen et son droit à la vie, à la liberté et à la dignité». AU-DELÀ DES INTENTIONS GENEREUSES L'élaboration de stratégies de développement et la coopération avec les organisations régionales et institutions internationales figurent au menu de cette rencontre qui cherche à aller au-delà des généreuses intentions. La lutte contre le chômage et la pauvreté, la dynamisation du commerce interarabe, le développement des mécanismes du marché du travail, la fuite des capitaux et la maîtrise de l'hydraulique sont autant d'axes de travail. Toutes ces questions conditionnent la stabilité politique un espace géopolitique qui, visiblement, cherche à rentabiliser et utiliser à bon escient ses fabuleuses ressources.Dans un monde sur lequel planent des menaces, notamment au Soudan et au Liban, des projets visant la réalisation de la complémentarité économique arabe se sont faits jour. Les projets de liaison maritime et la connexion des réseaux Internet arabes seront ainsi soumis au sommet. Les questions économiques ne pourront pas escamoter celles liées à l'actualité. La délégation palestinienne a évoqué la question d'El-Qods et la relance des projets dans cette ville, outre l'appel lancé aux dirigeants arabes en vue d'entreprendre une action rapide et urgente à ce sujet. On a enfin beaucoup évoqué la Tunisie à qui tous les dirigeants souhaitent de vite retrouver le chemin de la stabilité.