La création de l'état-major général de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1960 a été l'aboutissement d'un long processus de structuration et d'organisation de l'ALN, ont indiqué, hier, les participants à la conférence organisée au cercle de l'armée à l'occasion du 51e anniversaire de la création de cette institution. Ainsi, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès a précisé que cela répondait plus particulièrement aux besoins de l'ALN en armement et la nécessité de coordonner les opérations militaires au niveau des frontières, expliquant que l'état-major aura été l'un des instruments organisationnels les plus efficaces ayant permis à l'ALN de disposer des meilleures conditions possibles dans la lutte pour l'indépendance de notre pays. Il a également mis en exergue le rôle joué par ses dirigeants durant la guerre de Libération nationale notamment le colonel Houari Boumediène et les membres de son équipe, dont entre autres, les défunts Gaïd Ahmed, Ali Mendjli et Azzeddine Zerari (encore en vie) qui a participé à la rencontre. Ce dernier a apporté un témoignage au sujet de la crise des 100 jours déclenchée en 1959 à Tunis entre les dirigeants militaires, une réunion qui a fait naître l'état-major général de l'ALN. Selon le commandant Azzeddine, c'est lui-même et Omar Ousseddik qui étaient chargés de transmettre les revendications de quatre wilayas historiques au Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (GPRA). « Il y a eu une petite crise qui a fait que 10 colonels de l'extérieur ont entamé une réunion qui a duré 99 jours. Krim Belkacem, Lakhdar Bentobal et Abdelhafid Boussouf se sont retirés dès les premiers jours de la rencontre pour ne pas influencer les autres colonels, Mohammedi Saïd, Houari Boumediène, Hadj Lakhdar, Ali Kafi, Saïd Brirouche, Si Sadek et Si Lotfi », a-t-il dit. Le commandant Azzeddine a indiqué que c'est à l'issue de cette rencontre qu'il a été décidé que le défunt Houari Boumediène prenne le commandement du futur état-major général, une décision qui a été avalisée au niveau du Conseil de la révolution (CNRA) qui s'est réuni à Tripoli. « Krim Belkacem a été nommé ministre des Affaires étrangères au sein du GPRA », a rappelé l'ancien moudjahid. Participant à la rencontre, le général à la retraite, Khaled Nezzar, a témoigné en tant que responsable au sein de la wilaya I historique. Selon lui, les conditions étaient très difficiles pour les moudjahidine à l'intérieur du pays et ce n'est qu'après la création de l'état-major général de l'armée qu'on a vu de nouvelles armes. Pour sa part, l'ancien officier de l'ALN, Abderrazak Bouhara a expliqué que pour comprendre la création de l'état-major général de l'ALN, il faut revenir au contexte historique de l'époque. Il a pour autant expliqué que l'idée d'instaurer un commandement unifié de l'armé a commencé avec la création de l'Organisation secrète (OS) au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Pour sa part, le directeur de la communication, de l'information et de l'orientation au ministère de la Défense nationale, Boualem Madi, a relevé l'importance de l'état-major général dont la création a permis l'unification des rangs et la multiplication des opérations militaires contre l'armée coloniale. Il a enfin appelé, à cette occasion, l'ensemble des moudjahidine à contribuer, par leurs témoignages, à l'écriture de l'Histoire de la Révolution algérienne.