Photo : Fouad S. La marche non-autorisée à laquelle a appelé le RCD n'a pas eu lieu. Les autorités compétentes ont dépêché les forces de l'ordre pour empêcher les militants de la formation de Saïd Sadi d'entamer une marche à partir du siège du parti sis à la rue Didouche Mourad. Sur place, des militants, près de trois cents, ont scandé des slogans propres à la formation politique de Saïd Sadi. Les policiers ont fait preuve de sang-froid et n'ont pas répondu aux provocations des militants qui ont tenté de franchir le cordon de sécurité pour rejoindre la place du 1er-Mai d'où devait s'ébranler la marche. Cependant, certains militants visiblement surexcités ont lancé des chaises et des bouteilles sur les forces de l'ordre, blessant, selon une source policière, sept policiers, dont deux grièvement, et leurs propres camarades. Les députés Atmane Mazouz et Lila Hadj Arab ont été blessés, alors que huit militants, dont certains ont été évacués vers l'hôpital, ont été légèrement blessés. Selon une source policière, le député du RCD a été blessé alors qu'il se trouvait à l'intérieur du siège du parti. Le président du RCD a demandé, selon la même source, au commandant de la force publique de faire évacuer le blessé par la Protection civile. Il s'en est suivi des escarmouches à l'issue desquelles cinq militants ont été interpellés. Au moment de l'intervention des forces de l'ordre, les policiers ont ordonné aux passants de ne pas emprunter la rue principale pour ne pas se faire blesser par les manifestants. L'inquiétude se lisait sur les visages des habitants du quartier. D'aucuns n'ont pas caché leur désapprobation vis-à-vis des initiateurs de la marche. Ils ont affirmé que Saïd Sadi, «en mal de publicité», a choisi le mauvais moment pour organiser une marche. La situation, ont-ils affirmé, ne permet pas d'organiser ce genre de manifestation. «Il joue avec le feu, sans se soucier des conséquences qu'un éventuel dérapage peut engendrer. Qu'il sache que nous ne voulons pas revivre la décennie noire», ont-ils lancé à l'adresse de l'initiateur de la marche. Depuis les évènements du 14 juin 2001, convient-il de rappeler, les autorités ont interdit les marches dans la wilaya d'Alger. Celle-ci a appelé, dans un communiqué rendu public, les citoyens à faire preuve de «sagesse et de vigilance et ne pas répondre à d'éventuelles provocations». En dépit de cet appel, le parti de Saïd Sadi a campé sur sa position et a appelé à une marche samedi de la place du 1er-Mai vers le siège de l'Assemblée populaire nationale.