Les éditions Chihab reviennent en force cette semaine, sur la scène littéraire, avec trois nouveaux romans signés par des écrivains - qui ne sont plus à présenter - à savoir Mohamed Sari, Djamel Mati et Rachid Mokhtari. Ecrivain bilingue, romancier, traducteur et de surcroît professeur à l'Université d'Alger, Mohamed Sari publie un roman cossu de près de 300 pages. Il est question, comme résumé dans la postface du bouquin, d'un roman qui invite à un voyage dans les méandres de la « nouvelle société » algérienne, à travers le personnage d'El Mehdi, et les « compagnons de la chamelle » dans des scènes mêlant réalisme et fantasmagorie. Roman lourd animé par les spectres du passé de l'Algérie et ses faiseurs d'histoire, Ibn Tumert, le fondateur de la dynastie des Almohades, en autre, il met en scène « une plongée abyssale dans les profondeurs d'une réalité fantasmagorique où s'entrechoquent les rêves les plus fous et les destinées les plus tragiques. » Dans un autre registre, Djamel Mati, écrivain de premier ordre et fort d'une bibliographie (L.S.D, On dirait le Sud, Aigre-doux...) célébrée par les critiques, sort un bouquin volumineux, Yoko et les gens du Barzakh, où est la vie de son chat mort, est entonnée dans une littérature, comme d'habitude, d'une grande esthétique. De son côté, l'universitaire, journaliste et romancier prolifique, Rachid Mokhtari, revient avec « Moi, scribe », dans lequel il retrace l'aventure de cet écrivain pas comme les autres qu'est le scribe, « le dernier de la race des lettrés vénérés, retranché dans un réduit qui lui sert de bureau, cherchant dans sa mémoire les lettres qu'il écrivait, adolescent, aux épouses d'émigrés... »