Les participants à Oran à une conférence-débat consacrée, mercredi dernier, à la situation du quartier de Sidi El-Houari, ont insisté sur la nécessité de la mise en place rapide d'un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de ce secteur sauvegardé. Le classement du quartier de Sidi El-Houari, secteur sauvegardé, est une reconnaissance au vieil Oran, a estimé le président d'association « Bel Horizon » pour la sauvegarde du patrimoine, Kouider Metaïr, insistant sur l'importance d'un tel plan. Au passage, il a rappelé que le quartier de Sidi El-Houari avait bénéficié, en 2010, d'une enveloppe lors de la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour le financement de la première phase de réhabilitation portant sur l'établissement d'un diagnostic et de mesures d'urgence. M. Metaïr a souligné également que la mise en œuvre d'un plan de sauvegarde de la vieille ville nécessite une urgence avec les relogements programmés de plusieurs milliers de ses habitants vers d'autres sites. Pour sa part, l'architecte, Djillali Tahraoui, a fait remarquer que Sidi El-Houari, cité emblématique de la métropole oranaise, vit une situation paradoxale aujourd'hui, déplorant les premières démolitions d'envergure entamées, quelques jours après la célébration du premier anniversaire de son classement comme secteur sauvegardé organisée par l'APW, l'Office de Gestion et d'exploitation des biens culturels et une bonne partie de la société civile, le 23 janvier 2016. « Beaucoup pensent que nous devons garder du patrimoine que les monuments et que le reste peut être démoli. Or, ces monuments n'auront aucun sens sans leur environnement immédiat. C'est le contexte, l'environnement, qui fait le monument », a-t-il souligné. De son côté, le guide des monuments historiques, Abdeslam Abdelhak a indiqué que le classement de Sidi El-Houari secteur sauvegardé, est « une mesure de protection du patrimoine culturel matériel et immatériel ». Il a rappelé que le décret portant classement stipule que le quartier est « un centre historique vivant et constitue un ensemble immobilier urbain homogène caractérisé par la diversité de son tissu architectural et urbain et par la prédominance de zones d'habitat, qui présente un intérêt historique, architectural, artistique et traditionnel unique et un patrimoine culturel immatériel riche, témoin d'une cohabitation entre plusieurs civilisations de différentes époques historiques qu'a connues cette vieille ville. La conférence-débat a été organisée par la nouvelle revue « Madinati », spécialisée en architecture, à l'occasion de la parution de son premier numéro consacré, en grande partie, à la vieille ville de Sidi El Houari.