Le port de Bejaia rayonne sur 10 wilayas où vivent plus de 12 millions d'habitants. Le PDG de l'Entreprise portuaire de Bejaïa (EPTB) dispose de bien plus de statistiques pour faire ressortir le rôle prépondérant que joue l'infrastructure qu'il dirige dans l'économie régionale. Achour Djelloul, invité de la seconde édition des rendez-vous économiques qu'organise la délégation régionale du FCE de Bejaïa, qui s'est déroulée jeudi dernier au campus d'Aboudaou, sous le thème « le port de Bejaïa, enjeux logistiques et perspectives », ne s'en est d'ailleurs pas privé de les étaler et de souligner les évolutions qui retracent la croissance de l'activité portuaire, appelée d'ailleurs à être portée à des niveaux plus élevées dans un proche avenir. En effet, l'EPTB s'est lancée dans un vaste programme de développement qui a nécessité de dégager une enveloppe financière de quelque 12 milliards de dinars. Sur fonds propres, avec toutes les pesanteurs que cela occasionne pour l'entreprise. Toutefois, a indiqué Achour Djelloul, l'EPTB envisage de s'ouvrir au partenariat avec le privé et d'adopter la même démarche que pour le nouveau projet du port du Centre pour dénouer ces contraintes financières. Car, en dépit de son dynamisme actuel, le port de Bejaïa souffre aussi de son exigüité et d'un environnement souvent hostile qui nuisent à ses performances et, par contrecoup, à toute l'économie régionale à travers le tissu d'entreprises qui en dépendent et qui doivent faire face aux ruptures d'approvisionnement et autres surcoûts. Le directeur général de Bejaïa Mediterranean Terminal (BMT) Barchiche Nassib, n'a pas manqué de mettre en exergue, dans sa communication, le fait que le port de Bejaïa est arrivé à sa limite spatiale pour le trafic conteneurs, actuellement de 244.567 unités traitées pour des projections de 322.000 en 2020, et la nécessité de réduire les délais que consomment les procédures de contrôle aux frontières. C'est toute l'utilité du débat organisé autour de ce thème de la logistique qui, bien menée, peut faire, entre autres, d'appréciables économies au pays à l'import et booster des exportations aujourd'hui marginales. C'est dans cette optique que l'EPTB a créé la zone logistique extra-portuaire de Tixter, situé à 190 km de Bejaïa, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il ne s'agit pas d'un port sec, mais bien d'une zone logistique, comme le précise son directeur, Kasmi Halim, qui annonce la bonne nouvelle à l'assistance. Les Douanes ont délivré l'agrément d'exploitation de cette infrastructure qui sera opérationnelle dès cette semaine. Une autre zone logistique extra-portuaire sera développée également à Ighil Ouberouak. Reste qu'une nouvelle règlementation se doit d'accompagner ce type d'infrastructure afin de lui faire jouer amplement son rôle et ne pas se contenter seulement d'externaliser les problèmes que rencontrent habituellement les ports nationaux. Bien évidemment, les entreprises se doivent aussi d'adopter cette nouvelle façon de gérer les flux de marchandises, et le président du Cluster Boissons Algérie, Mourad Bouatou, s'en est fait le porte-parole à travers sa conférence portant sur les contraintes et les nécessaires mesures de facilitations logistiques qui doivent accompagner ces transformations. Cette rencontre, a expliqué le délégué du FCE de Bejaïa, Djamal Azzoug, est la première d'un cycle dédié au thème de la logistique, les prochaines devront se pencher sur les secteurs des transports et des travaux publics, des douanes et des services agricoles en tant qu'intervenants directs, avec l'objectif de faire ressortir l'importance de la logistique comme clé pour le développement régional.