Photo : Makine F. Au deuxième jour de grève des paramédicaux, rien ne semble altérer la détermination des grévistes. Paradoxe : au moment où la tutelle et le syndicat appellent au dialogue, sur le terrain chacun campe sur sa position. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) exige toujours la satisfaction des revendications à savoir, la mise en œuvre du système LMD et le classement à la catégorie 11 alors que le ministère de la Santé prévient de l'illégalité de ce mouvement. Au niveau du CHU Mustapha-Pacha et du CPMC (anti-cancéreux), les paramédicaux sont sortis hier de leurs services pour protester contre ce qu'ils appellent le mutisme de la tutelle. «Nous voulons un engagement par écrit de la part de la tutelle concernant la satisfaction de nos demandes», affirme un infirmier spécialisé dans la transfusion sanguine au CPMC. Plus haut, un rassemblement a été initié face à la direction générale. Les paramédicaux demandent carrément l'intervention du chef de l'Etat. Malgré l'interdiction du rassemblement, le retrait des affiches collées, les infirmiers sont sortis nombreux protester contre «la pression et l'intimidation» dont ils se disent victimes. Certains chefs de service ont menacé les paramédicaux d'effectuer des ponctions sur salaire avec risque de rétrogradation. Au niveau des différents pavillons, le service minimum est assuré. «Les malades lourds sont bien pris en charge», reconnaît un professeur. Au niveau de la polyclinique de la rue Nécira Nounou à Belouizdad, les infirmiers sont à leur poste. La vaccination des tout petits se fait normalement. «Les autres tâches sont accomplies comme d'habitude», affirme le médecin chef de service de cette unité de soins. Les malades, quant à eux, souhaitent un dénouement heureux à cette crise qui perturbe certains services. Au CHU Mustpha-Pacha, l'un d'eux estime ridicule que l'on octroie à certains fonctionnaires des salaires faramineux et à d'autres des paies de 20 000 dinars. Un patient sur une chaise roulante dit ne pas comprendre que le ministère de la Santé fasse des promesses sans lendemain. «Il est inconcevable qu'on laisse un corps de la santé aussi important se débattre sans qu'on lui prête une oreille attentive», estime ce quinquagénaire venu pour sa séance de chimiothérapie. En tout état de cause, le SAP est déterminé et campe sur ses positions. Il réitère sa disponibilité pour un dialogue franc avec la tutelle et pour la mise en œuvre du système LMD au niveau de la Fonction publique. Côté tutelle, tout en confirmant l'illégalité de la grève on rappelle que les revendications des paramédicaux sont prises en charge. Le département de Djamel Ould Abbès se dit «convaincu que la concertation et le dialogue sont les seuls à même de permettre de concourir à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles».