Photo : Mahdi I. De nombreuses capitales et personnalités étrangères ont réagi après la marche qui s'est déroulée samedi à Alger. Rappelons qu'elle a été empêchée, en application d'une décision de la wilaya d'Alger par les autorités qui ont mis en avant le souci d'éviter les débordements. S'exprimant hier sur les ondes d'Europe 1, le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, a estimé que «celle-ci et d'autres marches signalées dans d'autres villes sont des mouvements minoritaires». «L'Algérie n'est pas la Tunisie, l'Algérie n'est pas l'Egypte et de marche en marche, elles ne feront pas mieux», a-t-il assuré, en réponse à une question sur une éventuelle contagion des révolutions dans le monde arabe à l'Algérie. En confirmant la levée de l'état d'urgence, le ministre veut apporter la preuve que le processus démocratique n'est nullement remis en cause. Il a surtout indiqué que la levée de l'état d'urgence se fera «dans les prochains jours». NULLE VELLEITE D'INGERENCE Nulle trace de condamnation sans appel des autorités algériennes pour la gestion de cette manifestation, qui, rappelons-le, n'avait enregistré aucun blessé. S'il y a eu certes des échauffourées et des arrestations, les manifestants ont improvisé un sit-in qui a duré des heures. Aucune velléité d'ingérence criarde. Toutefois, de Washington à Paris en passant par Berlin, les réactions ont appelé à «la retenue les forces de sécurité» pour reprendre les termes d'un communiqué du Département d'Etat US. Ce dernier rappellera «le soutien aux droits universels du peuple algérien, y compris les droits de réunion et d'expression. Ces droits s'appliquent sur Internet doivent être respectés», y lit-on. Même tonalité chez le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle qui a appelé le gouvernement algérien à ne pas faire usage de violence contre les manifestants, qui ne font qu'exercer un «droit humain en disant leur opinion». La France souhaite enfin que les manifestations en Algérie puissent se dérouler «librement et sans violence», a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères «Ce qui est important à nos yeux c'est que la liberté d'expression soit respectée et que les manifestations puissent se dérouler librement et sans violence», a déclaré le porte-parole, Bernard Valero. Il n'a toutefois pas manqué de relever «la mise en œuvre en Algérie des mesures de levée de l'état d'urgence et d'ouverture des médias audiovisuels aux différentes sensibilités politiques. Dès qu'elles seront mises en œuvre, elles constitueront à l'évidence un pas dans la bonne direction pour répondre aux attentes du peuple algérien», a-t-il souligné. Le 3 février, le Conseil des ministres avait annoncé la levée prochaine de l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans et une série de mesures de nature à détendre la situation dans le pays.