Le président syrien Bachar al-Assad a décrété jeudi dernier une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes. « Toute personne portant les armes et étant recherchée par la justice est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret », indique le texte de la présidence reproduit par l'agence officielle Sana. D'après le décret, est également exemptée de sanction toute personne ayant libéré, sans contrepartie, un otage qu'il détenait. Ce décret est intervenu au moment même où la Russie annonçait le lancement d'une « opération humanitaire de grande ampleur » à Alep, deuxième ville du pays, avec la création de couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à rendre les armes. Les quartiers rebelles d'Alep sont totalement assiégés depuis le 17 juillet et aucune aide internationale n'a pu entrer dans ces secteurs depuis le 7 juillet. La coalition internationale contre le groupe terroriste Daech a, d'ailleurs, reconnu, de nouvelles victimes civiles dans des bombardements en Irak et en Syrie ces derniers mois, portant à 55 le nombre total de victimes officiellement reconnues depuis le début de la campagne en août 2014. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, les frappes de la coalition en Syrie ont fait environ 600 morts, dont 136 enfants. Au moins 15 civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans des raids contre le groupe terroriste Daech à Al-Ghandoura dans le nord de la Syrie, a indiqué l'OSDH. « Des frappes aériennes menées par les avions de combat de la coalition internationale ont frappé la localité d'Al-Ghandoura après minuit, tuant 15 civils et blessant des dizaines d'autres », a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Al-Ghandoura, contrôlée par Deach, est située dans la province d'Alep, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Minbej, également aux mains de ce groupe et assiégée par les Forces démocratiques syriennes soutenues par Washington. Ces frappes interviennent au lendemain de l'ouverture d'une enquête formelle par la coalition internationale après la mort de 56 civils, selon l'OSDH, dans des frappes menées le 19 juillet sur le village d'Al-Toukhar, près de Minbej. Les responsables militaires de la coalition ont examiné « les informations internes et externes » à leur disposition, et ont conclu qu'il y avait assez d'informations crédibles sur des victimes civiles pour ouvrir une enquête, a expliqué mercredi le colonel Chris Garver. Mais « cela va prendre un certain temps avant que l'enquête n'aboutisse », a-t-il prévenu.