«Nous ne savons pas ce qui se passe dans le monde arabe actuellement»», affirme Hector Michel Mujica, l'ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela à Alger, non sans pointer du doigt les Etats-Unis dont « on sait qu'ils s'intéressent au pétrole, qu'ils détiennent 37 % de l'économie mondiale et que leurs dépenses militaires ne cessent d'augmenter. «De 379 milliards de dollars en 2010, elles passeront à 525 milliards en 2011», précise t-il avant de titiller les pays occidentaux qui ont soutenu, parfois avec force, les présidents tunisien et égyptien et le Roi du Bahreïn qui leur a offert un siège pour la 5e flotte de l'US Navy, avant de leur offrir le dos. C'était jeudi lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de l'ambassade à El Biar à l'occasion du «bicentenaire de l'indépendance» de son pays et du 12e anniversaire de l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez. Sur sa lancée, le diplomate s'est interrogé longuement sur les «atouts et aboutissants » de la rumeur qui a fait la semaine passée le tour de la planète en quelques secondes : la fuite de Kadhafi à Caracas balancée par le Foreign Office. Signe avant coureur d'un printemps annoncé à l'image des révolutions du Jasmin et du Nil en Amérique latine et notamment au Venezuela, qui a les plus grosses réserves de pétroles et gazières au monde ? Osons-nous lui demander. «Le printemps a commencé en 1999 chez nous. Ceci dit, nous préserverons nos richesses avec tous les moyens», nous dit-il avant de revenir sur les «excellentes» relations de son pays avec l'Algérie qui célèbreront le 23 mars prochain, leur 40e anniversaire – «il y a des accords étroits entre nous mais nous pouvons faire plus, pas seulement dans le pétrole, mais dans l'agriculture, l'hydraulique, l'enseignement supérieur et la culture», dit-il- et les réalisations socio-économiques sous la présidence de Chavez. Ces dernières prennent toute leur étendue quand on découvre que le PIB du pays pousse de 13% annuellement et que le taux de la population pauvre « dégringole » continuellement. De 54% en 2003, il serait passé à 26% en 2008 et 15% en 2010. L'instruction et l'accès à la santé ont connu des évolutions similaires selon M. Hector Michel Mujica qui se félicite du niveau des relations avec l'Afrique où le nombre des missions diplomatiques de son pays est passé depuis sous Chavez de 6 à 17 avec de surcroit des relations avec tous les pays du Continent noir, dont la république sahraouie. Une république à laquelle Caracas propose ses techniciens pour «chercher» l'eau et des fonds pour construire un lycée dans les territoires libérés.