La semaine a été marquée en Amérique du Sud par l'expulsion des ambassadeurs des Etats-Unis en Bolivie et au Venezuela. M.Mujica explique la situation. Suite à la crise diplomatique entre le Venezuela et les Etats-Unis, et suite aux propos du président vénézuélien Hugo Chavez qui a donné 72 heures à l'ambassadeur américain pour quitter le pays, l'ambassadeur du Venezuela à Alger, Hector Michel Mujica, a clarifié hier, lors d'une conférence de presse, la position de son pays. L'ambassadeur a expliqué: «Le président des Etats-Unis pratique une politique de désespoir et (qu')il est capable de tout afin de continuer sa politique agressive.» Selon M.Mujica, le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela a décidé de soumettre toutes les relations avec les Etats-Unis à un intense processus d'évaluation. Ceci afin de garantir le respect et les intérêts des deux peuples. Les Etats-Unis ont procédé à la réciprocité en expulsant à leur tour l'ambassadeur du Venezuela à Washington, Bernardo Alvarez, le sommant de quitter les Etats-Unis dans les plus brefs délais. D'autre part, le département américain du Trésor a annoncé le gel des actifs de trois fonctionnaires vénézuéliens accusés de collaboration avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. A ce sujet, Hector Michel Mujica a déclaré que l'agression des Etats-Unis contre les peuples est mondiale et ne concerne pas seulement les pays d'Amérique latine. Cependant, l'ambassadeur du Venezuela a admis que le taux des échanges commerciaux entre les deux pays est de 24 milliards de dollar. Ce qui implique que les perturbations politiques n'ont pas eu de sérieux impacts sur les échanges commerciaux. Il ajoute que la croissance économique au Venezuela est de 9 à 10% du produit intérieur brut. Hector Michel Mujica espère un appui moral et réel de l'Algérie face à cette crise. La crise ouverte entre Caracas et les Etats-Unis fait suite aux développements qu'à connus ces derniers jours une autre crise mettant en cause la Bolivie et les Etats-Unis, La Paz accusant Washington de soutenir les «séparatistes» boliviens lesquels mènent campagne pour l'autonomie des riches régions pétrolières de Bolivie après la nationalisation du pétrole par le gouvernement socialiste d'Evo Morales. Le pic a été atteint lorsque les violences ont fait près de 18 victimes parmi la population. Le président Morales accusa l'ambassadeur américain d'avoir mis de l'huile sur le feu et lui donna 72 heures pour quitter la Bolivie. Ces mesures ont coïncidé avec la multiplication des affrontements dans la région de Pando (nord de la Bolivie) entre partisans du président Morales et opposants. Les militants de l'opposition libérale manifestent en fait en soutien à plusieurs gouverneurs provinciaux autonomistes et hostiles à la politique du président Morales et soutenus en sous-main par Washington accuse le président bolivien. C'est dans ces circonstances que le président vénézuélien, Hugo Chavez, en solidarité avec son homologue bolivien, a décidé d'expulser le diplomate américain en résidence à Caracas. Ainsi, en quarante-huit heures, la situation s'est envenimée et menaçait de déraper avec les expulsions, en moins de vingt-quatre heures de quatre ambassadeurs dont deux américains, Patrick Duddy et Philip Goldberg respectivement accrédités à Caracas et à La Paz.