Les Jeux olympiques 2016 ont été une autre étape de faillite du noble art. Huit boxeurs engagés, zéro médaille obtenue. Pourtant, l'espoir était permis en présence d'au moins deux boxeurs médaillables comme Abdelhafidh Benchebla (81 kg) et le médaillé de bronze durant les Mondiaux de Doha Mohamed Flissi dans la catégorie des 52 kg. Le fait de justifier les défaites par l'arbitrage est inconcevable, selon l'arbitre international Laazizi Othmane. « Je ne dis pas qu'ils ont été parfaits. Mais les combats algériens n'ont pas été entachés d'erreurs, ni de décisions arbitraires. Il y a eu des arbitres et responsables suspendus par la commission de la fédération internationale. Ceci dit, les noms concernés n'ont pas officié les combats de nos pugilistes », a-t-il déclaré. Notre interlocuteur a cité l'exemple des Européens qui, dans leurs déclarations, « n'ont jamais remis en cause l'arbitrage, même s'ils ont été lésés ». Appelé à donner son avis sur l'élimination de Mohamed Flissi en quarts de finale, Laazizi a estimé que le boxeur souffrait d'un manque flagrant de préparation. « Le technique rime avec le physique. Flissi est connu pour ses potentialités techniques. Mais il n'était pas en possession de tous ses moyens physiques. J'ai été très déçu par son revers en quarts face à un boxeur vénézuélien à sa portée. Il fallait le prendre en charge comme il se doit depuis le championnat du monde. Trois mois ne suffisent pas pour remettre un boxeur ou un athlète de n'importe quelle discipline en forme », explique-t-il. S'il y avait eu un travail spécifique ininterrompu pour Flissi, la médaille ne lui aurait jamais échappée. « Il a entamé la compétition en 8es de finale. Nous l'avons vu durant deux championnats du monde étaler toute sa classe. A Rio, il n'était pas à 100 % de son punch », ajoute-t-il. Interrogé sur le rôle que peut jouer un arbitre dans le développement de la boxe algérienne, Laazizi dira que les pays développés donnent une grande importance à l'arbitre, qui est un des acteurs principaux de la discipline. « Nous devons revoir notre copie en prévision des JO-2020. J'ai déjà 43 ans d'expérience. Je ne suis pas demandeur. Ceci dit, nos boxeurs ont besoin d'accompagnement et de spécialistes pour leur donner des conseils. Ce qui leur permettra de corriger beaucoup de lacunes, dont la précision des coups », souligne-t-il. « Brahim Bedjaoui est l'homme de la situation » Interrogé sur ce que doit entreprendre la fédération algérienne pour remettre de l'ordre au sein des équipes nationales, Laazizi a estimé que la FAB et son président, Nabil Saadi, savent que Brahim Bedjaoui est l'homme de la situation. « C'est l'entraîneur qui a ramené le plus de titres olympiques à l'Algérie. Depuis qu'il a été nommé comme sélectionneur militaire, il a pu redresser la barre de la boxe militaire. Il faut le réhabiliter au sein des équipes nationales civiles. Question expérience, compétence ou discipline, Bedjaoui a déjà fait ses preuves. D'ailleurs, c'est ce que j'ai dit à Saadi dès son élection », soutient-il. A rappeler que Bedjaoui avait déposé son dossier au sein de l'instance fédérale en sa qualité de cadre du ministère de la Jeunesse et des Sports. A sa surprise, il a été nommé directeur des équipes nationales, alors que son profil répond à celui de directeur technique national.