En tentant de défendre ses camarades filles, un élève de 15 ans a été lynché et s'est retrouvé à l'hôpital. Ces bandes de voyous sont devenus imprévisibles et rôdent surtout dans les cités isolées, ou devant des établissements scolaires nouvellement inaugurés. Cet énième épisode de violence vécu par la population de cette ville, inquiète fortement les parents d'élèves, au point que beaucoup songent, désormais, à transférer leurs enfants dans des établissements scolaires de la ville de Constantine. « La sécurité de nos enfants nous préoccupe tous ici. J'avoue que je pense de plus en plus à faire changer d'école à mon fils de 11 ans, comme l'ont fait mes voisins qui ont refusé de scolariser leurs enfants dans des écoles isolées et situées à un kilomètre de notre cité. Je ne vois que deux solutions : soit on assure le transport des écoliers, soit c'est le changement d'école. Il y a quelques jours, non loin d'ici, on raconte qu'un drogué s'est introduit dans une école primaire, il a menacé les enseignants avant que la police ne vienne l'arrêter. C'est très grave et nous devons tous agir pour mettre un terme à cette situation », confie Issam, 42 ans, habitant à l'UV 17. Ce recours au transfert d'élèves, d'une école à une autre, est d'ailleurs devenu problématique pour la direction de l'éducation, souvent sollicitée par des parents qui espèrent faire changer d'école à leurs enfants, des semaines après la rentrée scolaire. L'autre solution pour les parents est d'inscrire leurs enfants dans des écoles privées dont le nombre ne cesse d'augmenter. Les parents d'élèves n'ont cessé ces derniers temps de tirer la sonnette d'alarme, car, outre l'insécurité, ils relèvent le manque d'éclairage public dans certaines cités ou encore le fait que des écoles sont situées devant des carrefours à grande circulation routière. On signale également l'absence d'agents de sécurité dans plusieurs établissements scolaires inaugurés récemment, ce qui conduit à l'intrusion répétée d'individus à l'intérieur des écoles. Ce problème a d'ailleurs été soulevé à maintes reprises par les autorités locales. A Ali-Mendjeli, et malgré une présence policière renforcée ces dernières années, ce qui a apporté un sentiment de sécurité, on relève toutefois que cette ville qui compte près d'un demi-million d'habitants, est gangrenée par les bandes de voyous, de plus en plus jeunes, qui sont à l'origine d'agressions et de violents affrontements à l'arme blanche.