Photo : Horizons. C'est le dernier jour du mois du ramadhan, peut-être, et tonnera à l'heure du soleil couchant le dernier coup de canon, des hauteurs de Bordj bou lila, annonciateur de l'heure du f'tour avant les préparations de la fête de l'Aïd Essghir. De Bir Djebbah, puits de l'apiculteur, à Sabat Errih, La Voûte du Vent et Sabat Eddeheb, la Voûte d'Or, en traversant Bin Essouar Stara, entre les murailles et le parapet, en passant par Houanat El Ghriba, les boutiques de l'étrangère, et Ain Lemzouaka, la Fontaine Enluminée, du nord au sud et de l'est à l'ouest de la médina , les pauvres ou riches, nobles, princes, Raïs ou gens d'origine modeste, étaient dans l'expectative de l'apparition du croissant, annonciateur de l'Aïd. La Nuit du Doute … Leilat Echek … La nuit de l'attente et des aspirations …Enfin, à minuit, au cœur de la nuit douce et sereine comme une fête, douze coups de canon, messagers aériens, confirmèrent la fin du carême. La cité lasse de trente jours de veillées, d'insomnie forcée, de vie saccadée s'apprêtait à célébrer «la petite fête». «Ya Dzaïr serait-ce le dernier mois du ramadhan à vivre sous l'étendard de l'Islam», murmura pour lui-même comme une prophétie le conteur aux pas de brume. Alors une voix océane surprenante et prodigieuse surgit des remous de plaine marine, elle vint du côté de l'ouest d'Alger, cette voix prédit au conteur et à toute la population algéroise. «Les Chrétiens viendront par la mer et repartiront par la mer… ». Sidi Fredj avait auguré …