Dans la nouvelle ville d'Ali Mendjeli, il y a l'embarras du choix dans la location d'un appartement. Dans cette ville, qui compte aujourd'hui près d'un demi-million d'habitants (et qui n'a aucun statut puisqu'elle est toujours rattachée administrativement à la commune de Khroub), on trouve de tout : logements promotionnels, quartiers résidentiels barricadés, logements Aadl, Cnep, LPA, LSP, social. Bref, tous les segments sont représentés et chaque famille peut aisément trouver un appartement à louer, selon ses moyens. Et les prix varient de 10.000 da le mois dans les vieux quartiers à 60.000 da pour un appartement équipé et situé dans une résidence surveillée. Les agences immobilières et les « smasria » (intermédiaires) font de bonnes affaires. La majorité d'entre elles a déménagé dans cette ville où les transactions sont nettement plus fréquentes et où tout le monde trouve son compte : clients, propriétaires et intermédiaires. La cible préférée des agences immobilières est évidemment les couples nouvellement mariés, qui, généralement, ne disposent pas encore d'un logement, sont attirés par la location. « Crise de l'immobilier ou pas, la location est très rentable pour nous et les clients sont généralement satisfaits. C'est toujours le même profil : un jeune couple avec une ressource financière limitée et cherchant un appartement de type F3 dans un coin calme, non équipé et à un prix raisonnable, c'est-à-dire ne dépassant pas les 35 000 DA », nous dira Mahdi, agent immobilier au centre ville de Constantine mais dont l'essentiel de la clientèle cherche à louer à Ali-Mendjeli. « La ville de Constantine et même de Khroub sont saturées. Il y a peu d'appartements disponibles à la location, contrairement à Ali Mendjeli où des milliers de logements sont construits chaque année », ajoute notre interlocuteur. En effet, dans cette ville construite il y a moins de vingt ans, des milliers d'appartements sont vides ou proposés à la location, des logements promotionnels ou même de type social locatif, ce qui est interdit par la loi. « Des dizaines d'anciens habitants de bidonvilles ou d'habitations précaires, n'hésitent pas à louer leur logement qu'ils ont eu dans le cadre d'une opération de relogement. Généralement, le prix se situe autour des 15 000 à 20 000 DA, et les propriétaires retournent dans leurs anciens taudis. Pour éviter qu'on leur retire leur logement, ils prennent soin de le louer à leur entourage ou à des connaissances, jamais ils ne le confient pas aux agences immobilières », nous confie encore Mahdi. Ce phénomène se répand de plus en plus, surtout aux unités de voisinages 18, 17 ou encore 13 et 14, qui abritent des milliers de logements sociaux attribués il y a moins de cinq ans. Signalons que par le passé, la daïra de Constantine avait pris la décision de retirer des logements sociaux à des bénéficiaires « nécessiteux » et qui se sont avérés être de véritables escrocs, puisqu'ils avaient loué ou carrément vendu ce bien de l'Etat, tandis qu'à plusieurs reprises, on s'est aperçu que les heureux bénéficiaires des logements en question étaient originaires des wilayas limitrophes.