Conséquences : les ruelles au niveau de certains quartiers de la ville sont complètement délabrées, les eaux usées débordent et les avaloirs sont bouchées par la boue, particulièrement lorsqu'il pleut. Ce qui engendre, de fait, des désagréments telles les inondations et les coupures de routes en raison de la terre entraînée par les eaux pluviales. Les habitants de cette localité, automobilistes et piétons, ne savent plus où donner de la tête. Sortir faire ses courses devient un véritable calvaire. C'est dire que Aïn Benian est un véritable chantier à ciel ouvert, où les travaux de la Seaal ne semblent plus vouloir prendre fin. Malgré l'intervention de l'APC d'Aïn Benian à travers le lancement d'un programme portant réalisation de plus d'une vingtaine de nouveaux avaloirs dans différents quartiers, la situation ne s'est pas améliorée. Selon Djamel Brahmi, secrétaire général de l'APC, de nouveaux avaloirs ont été créés au niveau du site « Plateau » pour diminuer, un tant soit peu, la quantité des eaux pluviales qui se déversent sur la ville. En effet, lors des fortes averses, des amas de gravas, de terre et même d'ordures sont charriés par les eaux engendrant des dégâts qui peuvent être fatals (accidents de la route et effondrements). Aussi, dit-il, l'APC a procédé dernièrement, comme chaque année, au curage des anciens avaloirs pour accueillir les premières pluies et éviter les dégâts pouvant être engendrés en contrebas. Une enveloppe financière de 2 milliards de centimes a été consacrée pour cette opération et pour le renforcement du nombre d'avaloirs. Selon lui, les principaux points noirs se trouvent actuellement au niveau de la rue Bourouassi-Lounès, rue Colonel-Si M'hamed, la rue Pasteur, la RN11 et le quartier des 500 Logements Ilots. Celui-ci impute la responsabilité, en premier lieu, à certaines entreprises réalisatrices des nouveaux logements qui laissent les gravas sur les abords des routes. Ensuite, il a souligné la présence de la Seaal qui a lancé, depuis le début de l'été dernier, son programme de rénovation. Il s'agit, explique le même responsable, de changer les anciennes conduites à base d'amiante et de les remplacer par de la fonte ductile. « Un retard a été occasionné par cette entreprise », fait-il remarquer. Les raisons ? Brahmi explique : « L'entreprise continue encore d'effectuer des essais de pression par zone, et ce, avant la remise en état final. » Raison pour laquelle, poursuit-il, « nous ne pouvons procéder aux travaux de revêtement qu'après que la Seaal ait finalisé totalement ses travaux d'assainissement et la rénovation du réseau d'eau potable ». Le contraire, dit-il, serait un double travail. « On ne s'attendait pas à un tel retard particulièrement avec l'arrivée de la saison hivernale », déplore-t-il. Il fera remarquer que le problème se pose aussi au niveau des réseaux intermédiaires où la nature du sol est rocheuse. « Cela demande beaucoup de temps », précise le même responsable. Réda Boudab, directeur de l'exploitation et de l'assainissement à la Seaal, confirme le retard occasionné sur leur chantier et explique : « Le schéma directeur d'assainissement pour diminuer les inondation au niveau de la commune d'Aïn Benian relève d'un grand projet dont l'étude est en cours d'actualisation. » Les raisons : « la wilaya d'Alger a décidé d'attribuer certains terrains à un investisseur. » « Raison pour laquelle, les travaux ont occasionné un retard », poursuit-il. Pour le site « Ilot », une consultation est en cours pour la rénovation des conduites d'assainissement. « Une fois le programme de rénovation attribué, l'APC d'Aïn Benian pourra tabler alors sur le revêtement et le goudronnage », dit-il. Il explique que les anciennes conduites ont été remplacées par de nouvelles canalisations de grosse connexion. Pour le passage des canalisations des eaux usées et le réseau d'eau potable, Boudab rassure : « Il n'y a aucun risque pour une osmose entre les eaux. » « L'installation du réseau d'assainissement est toujours plus profond que celui de l'eau potable », précise le spécialiste. « Le réseau d'eau potable, quant à lui, est protégé par une gaine », ajoute-t-il. « Grâce aux investissements de l'Etat, il est possible maintenant d'éviter le dédoublement entre les canalisations en mettant fin aux réseaux sous-dimensionnés », se félicite-t-il.