La réunion annuelle des 21 économies de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), entamée vendredi dernier, dans la capitale péruvienne, s'est achevée, hier, par l'adoption d'une déclaration finale. Le document a réaffirmé l'attachement des pays des deux rives du Pacifique à poursuivre leur intégration économique en levant les barrières commerciales. Les dirigeants de l'Asie-Pacifique ont ainsi souligné leur opposition à « toute forme de protectionnisme » à contre-pied du projet antimondialisation annoncé par le président élu américain, Donald Trump. Les membres de l'Apec, qui ont le plus bénéficié de la mondialisation, représentent 60% du commerce planétaire et 40% de sa population. Ils s'engagent à « conserver les marchés ouverts et à lutter contre toute forme de protectionnisme », qui n'aurait, selon eux, pour effet que d'affaiblir les échanges commerciaux et de « ralentir les progrès dans la récupération de l'économie internationale », selon le texte de la déclaration. Ils se sont également engagés à ne pas dévaluer leurs monnaies respectives « à des fins compétitives » et à œuvrer pour la création à long terme d'une zone de libre-échange Asie-Pacifique totalement intégrée. Se disant inquiets de « l'opposition croissante à la mondialisation » aux Etats-Unis et en Europe et de « l'émergence de tendances protectionnistes », ils ont insisté sur la nécessité d'une « plus juste répartition des bénéfices » d'une mondialisation entre « toutes les couches des sociétés ». Le président américain, Barack Obama, a bouclé, à Lima, le dernier voyage officiel à l'étranger de ses huit ans de présidence. Il s'y est entretenu avec le président chinois Xi Jinping. Ce dernier a averti qu'après l'élection de Trump, la relation entre la Chine et les Etats-Unis affrontait « un moment charnière ». Le dirigeant chinois a clairement affiché, à Lima, l'ambition chinoise d'assumer le leadership unique des négociations de libre-échange dans la région Asie-Pacifique, pour combler le vide laissé par le probable futur abandon de l'accord de libre-échange TPP promu par Washington. « Nous n'allons pas fermer la porte au monde extérieur, mais l'ouvrir encore plus largement », a-t-il lancé, ajoutant : « La construction d'une zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique est une initiative stratégique vitale pour la prospérité à long terme de la région. Nous devons nous y atteler fermement. » La Chine a aussi relancé son initiative alternative de Partenariat économique intégral (RCEP), un projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), l'Australie, la Chine et l'Inde notamment, mais sans les Etats-Unis.