La réussite de toute politique industrielle est tributaire d'un facteur : la bonne gouvernance. Rafik Bouklia-Hassane, expert économique, a annoncé que la politique industrielle n'est pas une batterie de mesures, mais un « dialogue » entre ceux qui disposent des mécanismes d'incitation et les entreprises économiques. Intervenant lors d'une conférence sous le thème « Stratégie industrielle et les opportunités d'affaires en Algérie », organisée dans le cadre du Forum africain d'investissements et d'affaires qui s'est tenu à Alger du 3 au 5 de ce mois, il a estimé que cette association constitue un élément-clé qui détermine la réussite des politiques industrielles. Il a indiqué que notre politique industrielle s'articule autour deux grands axes : sectoriel et transversal. Il a expliqué que l'axe sectoriel consiste en l'adoption d'une stratégie qui favorise les grandes entreprises pour en faire des champions économiques. A cela, a-t-il ajouté, il y a le besoin de développer des politiques transversales qui s'appliquent quelles que soient la filière et la taille de l'entreprise. Sinon, il y a une incohérence dans la démarche de la mise en place de la politique industrielle qui nous permettra d'atteindre les objectifs assignés. Ces objectifs sont le gap de l'industrialisation ou la nécessité de rattraper le retard industriel, la diversification de l'industrie manufacturière, la contribution du secteur industriel aux grands équilibres macroéconomiques du pays, principalement la balance des paiements. Il y a aussi la nécessité d'aller vers la diminution des importations au profit de la production nationale. Une manière d'aller vers des exportations de façon à soulager les comptes économique externes. Selon lui, les filières telles que la sidérurgie, l'automobile, le raffinage peuvent facilement nous permettre d'atteindre ces objectifs. L'intervenant a mis l'accent sur la nécessité de protéger les industries naissantes. Pour lui, il n'est pas question d'ouvrir l'économie tous azimuts et d'en faire un bazar dans lequel la production nationale n'a aucune chance de pouvoir grandir. Il a insisté sur l'importance de la structuration des filières, l'amélioration de l'environnement de l'investissement, la régulation du marché et le renforcement des associations professionnelles. De son côté, le consultant en investissement, Ali Daiboun Sahel, a mis en exergue les différentes actions prises par l'Etat dans le cadre de sa stratégie industrielle pour donner un nouveau souffle à l'investissement et, par ricochet, à l'économie nationale. Dans le domaine du foncier industriel, il a cité la réduction des prix, l'allègement des procédures et le renforcement de l'offre. Il a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de mettre en place un système bancaire moderne. Le même consultant n'a pas omis de mettre en avant les atouts dont dispose notre pays en matière de l'attractivité économique : un marché de 40 millions de consommateurs, appartenance au monde arabe, notamment la zone arabe de libre-échange, proximité de l'Europe renforcée par l'Accord d'association et 60 milliards d'importations par an.