Le nouveau schéma de réorganisation du secteur public sera validé lors de la prochaine réunion du Conseil des participations de l'Etat (CPE), a indiqué hier Mohamed Ould Mohammedi, directeur général du développement industriel au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI). Ce responsable, qui participait à une table ronde sur la stratégie industrielle, organisée par le quotidien El Moudjahid, a dévoilé les grandes lignes de cette nouvelle politique de gestion des participations de l'Etat dans le secteur public marchand. Le nouveau schéma s'articule autour de trois types de sociétés », a-t-il noté. A la faveur de cette nouvelle architecture, les sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) seront remplacées par des sociétés de partenariat et de privatisation (SPP). Cette nouvelle dénomination n'induit pas pour autant un changement dans les missions de ces structures. « Les SPP seront organisées comme le sont actuellement les 27 SGP. Les entreprises qui étaient détenues en portefeuille par les SGP le seront par les SPP », relève M. Mohammedi. En d'autres termes, il s'agit d'un changement dans la continuité. L'autre nouveauté annoncée par l'invité d'El Moudjahid consiste en la mise en place de sociétés économiques de développement (SED). « Ce que nous appelons SED ce sont des sociétés que l'Etat va accompagner dans leurs programmes d'investissements comme Saidal, Air Algérie, SNVI, ENTMV et un certain nombre d'entreprises du BTPH, de la pétrochimie, de l'industrie automobile, mécanique, etc. », a expliqué le conférencier. Le schéma de redéploiement du secteur public marchand qui sera réexaminé et adopté par le CPE dans les prochaines semaines prévoit également la création de sociétés de promotion industrielle (SPI). « Ce sont des sociétés qui seront organisées autour d'activités embryonnaires ou à créer, comme la construction navale et les nouvelles technologies de l'information. Elles vont jouer le rôle de catalyseur pour développer une nouvelle activité », souligne à ce sujet M. Mohammedi. Cette réorganisation vise à préparer le terrain pour la mise en œuvre de la stratégie industrielle dont il sera le fer de lance, si l'on tient compte des déclarations des responsables du MIPI. « Le secteur public devrait être l'acteur économique qui va permettre la relance de l'industrie nationale », a ainsi soutenu M. Hassan Bouklia, consultant auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. La politique du gouvernement ne semble plus s'appuyer sur les investissements directs étrangers. « Les investisseurs étrangers sont difficiles à convaincre », a reconnu M. Bouklia. Ce dernier a indiqué que l'un des trois axes principaux de la nouvelle stratégie industrielle est de constituer des « pôles publics puissants » qui bénéficieront « d'appuis directs » de l'Etat durant la période transitoire. Le principe du deuxième axe est de développer des secteurs qui sont quasiment inexistants en Algérie, à l'image de l'automobile et des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le troisième axe prévoit la poursuite du processus de privatisation, le redéploiement du secteur public, le développement du secteur privé, notamment à travers la mise à niveau et la création de nouvelles entreprises. Pour M. Bouklia, le soutien des pouvoirs publics au privé doit être effectif et ne doit pas rester au stade du vœu pieux. « La politique de l'Etat au secteur privé doit être aussi volontariste que celle avec le secteur public », a-t-il dit. M. Bouklia a révélé à cette occasion des données qui renseignent sur le retard de l'Algérie dans le développement de son industrie. « L'industrie de transformation ne représente que 5% du PIB alors que la moyenne mondiale est de 14%. Hors hydrocarbures, elle atteint difficilement les 8% », a-t-il signalé, tout en indiquant que 25 études de positionnement de filières sont en cours d'élaboration.