Mardi dernier, le régime avait repris huit quartiers dont Chaar, « le quartier résidentiel le plus important au cœur d'Alep-Est », selon l'Observa-toire syrien des droits de l'homme (OSDH). Face à la percée des forces régulières, les groupes rebelles se retrouvent désormais acculés dans la partie sud, assiégés de toute partet sans espoir de recevoir des renforts. Au total, selon les forces russes, l'armée syrienne s'est emparée de 35 quartiers depuis le début de sa progression dans la ville. L'étau se resserre davantage sur Fath El Cham qui n'a pour alternative que l'abandon du sanctuaire d'Alep. Aucune offre de cessez-le-feu ne sera acceptée à Alep-Est en dehors de cette exigence formulée par le gouvernement syrien. Point de salut, donc, pour Fath El Cham, répertorié par l'Onu et les Etats-Unis sur la liste noire des organisations terroristes et indument érigée en carte de pression par le camp occidental et leurs alliés locaux. L'option de la trêve de 7 jours proposée lundi dernier par le Conseil de sécurité, a tourné court, à la faveur du double veto sino-russe. Moscou a fait savoir qu'une cessation des hostilités permettrait indéniablement aux rebelles de se regrouper. Toute négociation ne peut ainsi se concevoir que dans le cadre du retrait total de tous les combattants rebelles. La défaite inéluctable d'Al-Qaïda en Syrie se dessine. Elle est confortée par le changement de cap annoncé par le nouveau président américain, Donald Trump, jugeant prioritaire le démantèlement du groupe terroriste Daech et préconisant le rapprochement avec la Russie de Poutine. Si sur le terrain, les jours des terroristes sont comptés, l'impasse politico-diplomatique persiste. Après l'échec des pourparlers de Genève, une rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est envisagée, mercredi ou jeudi, à Hambourg (Allemagne), en marge des réunions annuelles de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Les divergences de fond seront-elles levées ? Le secrétaire d'Etat Kerry, plaidant pour une relance des négociations entre le régime de Bachar El Assad et l'opposition. « La Russie dit qu'Assad est prêt » à négocier, « et je suis partisan de mettre cela au banc d'essai, même si Alep tombe », a affirmé Kerry. Mais, fondamentalement, la donne d'Alep a changé le rapport de force plutôt favorable à Bachar El Assad déterminé à ne faire aucune concession sur le départ scellé et non négociable des groupes terroristes. Dans cette batail-le stratégique, le sort des populations civiles prises au piège des combats vire au drame. Près de 800.000 personnes ont quitté Alep pour se réfugier, soit dans les quartiers gouvernementaux de l'Ouest, soit dans les zones contrôlées par les forces kurdes, pour éviter de servir de « boucliers humains » aux groupes terroristes poussés dans leurs derniers retranchements.