Echec de la « révolte démocrate ». La tentative des farouches opposants à Donald Trump a clairement échoué : le collège électoral a, sans surprise, confirmé, lundi, l'élection du magnat de l'immobilier comme 45e président des Etats-Unis. Un mois et demi après sa victoire « surprise » face à la démocrate Hillary Clinton, Donald Trump a, selon le décompte des médias américains, remporté la majorité des grands électeurs (270) et succédera donc bien à Barack Obama le 20 janvier 2017. Des militants démocrates avaient appelé ces derniers jours à faire barrage à l'homme d'affaires septuagénaire qui était sorti vainqueur du scrutin. Les quelque 136 millions d'Américains qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre dernier n'ont pas directement élu le prochain locataire de la Maison Blanche, mais 538 grands électeurs ont été chargés de le faire. Le vote de ces grands électeurs, élus ou militants locaux, pour la plupart inconnus du grand public, passe d'habitude quasiment inaperçu. Mais la personnalité de Trump, la tonalité extrêmement agressive de la campagne et l'avance significative de Mme Clinton avec le vote populaire lui ont donné cette année un relief particulier. Pour parvenir à leurs fins, les anti-Trump devaient arriver à convaincre 37 grands électeurs du « Grand Old Party » d'abandonner leur candidat. Les grands électeurs ne sont pas tenus de respecter le mandat qui leur a été confié mais il est extrêmement rare qu'ils dérogent à ce principe. Ironie cruelle : les rares défections de lundi étaient, suivant le décompte encore partiel des résultats, plus nombreuses dans le camp démocrate que dans le camp républicain. Dans l'Etat de Washington (ouest), Hillary Clinton avait emporté haut la main, un tiers des 12 grands électeurs qui n'ont pas voté en sa faveur. Un sondage Politico-Morning Consult publié le même jour montrait que les Américains avaient peu d'enthousiasme pour cette « révolte » : 46% d'entre eux jugeant que les grands électeurs devraient être tenus de suivre le vote de leur Etat (34% pensant le contraire). Sur l'opportunité de modifier la Constitution pour remplacer ce système par le suffrage universel direct, ils sont davantage partagés : 46% pour, 40% contre. Donald Trump n'a pas tardé à réagir en se félicitant de la confirmation de sa victoire. Il a promis de s'engager à travailler pour « rassembler le pays » et être « le président de tous les Américains ». Evoquant « une victoire électorale écrasante historique », il a estimé que son élection à la succession de Barack Obama avait été rendue possible par un véritable « mouvement de millions d'hommes et de femmes à travers le pays ».