Aimer avec ses tripes l'Algérie est depuis toujours le socle sur lequel Sadek Djemaâoui a édifié sa prestigieuse carrière musicale, vieille de plus de trente ans. Défenseur des causes nobles, il est aussi l'homme des belles surprises. A en juger par son dernier album — non destiné à la vente — « Qadhiat Chaâb » dans lequel il revient, avec l'art et la manière, sur la matrice de son art, l'amour de l'Algérie. Edité avec le soutien du ministère de la Culture, le nouvel opus du leader de l'ex-groupe El Bahara réunit cinq grosses fresques musicales en vidéo-clips, toutes trempées dans un patriotisme à couper le souffle : « fahlat el-djazaïr », « el-djazaïr mouahada », « ard adjdadi » et enfin, un titre en langue française « Toujours debout ». Loin de puiser dans le répertoire classique du genre, Sadek Djemaâoui propose une version « relookée » du chant patriotique, mêlant aux sonorités symphoniques des mélodies modernes composées par une pléiade d'arrangeurs dépendant de l'Orchestre symphonique national. « On n'a pas de pays de rechange », tranche l'artiste en appelant à redoubler d'amour envers ce pays qui « nous a tant donné ». « Tout comme il est de notre devoir de l'exprimer envers la femme algérienne, envers nos chahidate, moudjahidate, nos mères, nos sœurs, nos femmes, nos filles... », souligne l'auteur de l'immortel tube « djibouha ya louled ». A ce propos, il consacre une magnifique chanson intitulée « fahlat el-djazaïr » dans un clip montrant l'engagement de la femme algérienne que ce soit durant la guerre de libération ou dans les grands chantiers de développement. Avec ce nouvel album, dont il est à la fois le parolier et le compositeur, Sadek Djemaâoui entend marquer son retour sur la scène. C'est ainsi qu'il émet le vœu d'animer une tournée nationale, en souhaitant un soutien du ministère de la Culture. « Je crois qu'une tournée artistique s'impose pour faire la promotion de ce nouveau DVD », considère l'artiste non sans remercier le ministre, Azzedine Mihoubi, pour son aide au projet de l'album. Encouragé par le Prix spécial 2015 de la Radio algérienne en collaboration avec l'Unicef, il fait part de son souhait de continuer l'aventure auprès de l'organisation onusienne d'autant plus que cela s'inscrit parfaitement avec sa « ligne éditoriale » de défenseur des causes justes. Il propose, à ce sujet, un travail sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans un autre registre, Sadek Djemaâoui, qui attend la publication d'un roman autobiographique, travaille actuellement sur un roman relatant l'histoire d'un ancien maquisard épris par la fille d'un colon dans la région d'Aïn Taya. « Je pense qu'une fois achevé, ce roman ferait bien l'objet d'une adaptation au cinéma », conclut l'artiste.