L'initiative appelée « pour la dignité de la presse » passe désormais du stade de la concertation à celui de l'action. Après une quinzaine de jours de débat sur la plate-forme de revendications socioprofessionnelles de la corporation et la manière d'agir, les professionnels des médias, tous secteurs confondus, ont convenu, hier, lors d'un rassemblement tenu à la Maison de la presse Tahar Djaout, à mettre en place un comité composé de onze membres volontaires, chargés de transmettre à la présidence de la République, au Premier ministère et au ministère de la Communication les doléances de journalistes. Le comité devrait, en effet, adresser, dès aujourd'hui, par courrier, aux parties mentionnées, la plate-forme relookée et finalisée au cours de la réunion d'hier. Par crainte de faire de leur mouvement un cheval de bataille, les journalistes ont jugé « inutile » d'aviser les partis politiques et les parlementaires. Un délai de dix jours, soit le 12 avril prochain, est donné par le comité pour rendre son rapport aux journalistes sur la suite de la démarche. Les doléances des hommes des médias portent, d'une manière globale, sur un ensemble de revendications nécessaires à la pratique raisonnable de la profession. Il s'agit entre autres, de la promulgation du statut particulier du journaliste, l'ouverture d'un débat officiel avec la presse dans les plus brefs délais, la réactivation et la réhabilitation du conseil nationale supérieur de l'information garantissant une représentation équitable des journalistes, l'élaboration d'une carte de presse nationale unifiée. Il est question également de la réactivation du conseil national d'éthique et de déontologie, la dépénalisation du délit de presse, la révision du code de l'information de 1990 et la facilitation d'accès à l'information au journaliste. Côté social, les journalistes appellent à l'élaboration des conventions de branche spécifiques avec leur mise en œuvre obligatoire, une grille salariale nationale digne du métier de journaliste et la création d'un fonds des œuvres sociales avec la mise la mise en place de son cadre juridique. Pour ce qui est des actions contestataires envisagées, figurent le maintien d'une journée de grève nationale le 3 mai prochain, une campagne de sensibilisation et de mobilisation pacifique au sein de la corporation, la diffusion des revendications à toutes les parties concernées et une coordination permanente des journalistes à travers des rencontres cycliques. La prochaine réunion prévue le 12 avril prochain déterminera avec exactitude la nature des actions à suivre. Notons que l'installation d'une commission pour la défense des droits de journalistes dans les rédactions est également souhaitée.