Photo : Makine F. Les droits de l'Homme ont été toujours le souci majeur de maître Ali Haroun, l'homme de droit doublé d'une réputation politique. Son dernier livre intitulé «L'éclaircie, promotion des droits de l'homme et inquiétudes» qui vient de paraître aux Editions Casbah, montre bien son intérêt pour ce chapitre élevé au rang de ministère puis supprimé pour devenir ensuite un observatoire. Pour ce dernier ouvrage, Ali Haroun a dû faire des pieds et des mains pour trouver un titre qui sied à la situation des Droits de l'Homme en Algérie. L'éclaircie relate une période de 6 mois allant de juin à décembre 1991. «C'est une période où le chapitre des droits de l'Homme a été élevé au rang de ministère que Ali Haroun avait la lourde tâche de diriger». Malheureusement, cette «éclaircie» n'a vécu que le temps des roses. Mais pour l'écrivain, juriste, ex- membre du Haut Conseil d'Etat (HCE), ce fut une période difficile et riche en événements qu'il faut écrire pour que ça reste un témoignage pour les historiens. «Un ministère des droits de l'Homme est un événement dans le monde arabe qui augure d'une période nouvelle vis-à-vis du citoyen et de ses droits», a-t-il indiqué dans un point de presse organisé, hier, à la librairie du Tiers Monde. Durant cette période, a-t-il expliqué, c'était la fin de la grève insurrectionnelle du FIS ; les accrochages entre les manifestants et les forces de sécurité, les barricades de la ville d'Alger avec l'instauration de l'état de siège prononcé par le président Chadli. A la fin ce cette période, il y a eu la démission du gouvernement Hamrouche, Sid-Ahmed Ghozali a été désigné pour assurer des élections «propres et honnêtes». «C'était l'espoir entre juin et décembre 1991», dira maître Ali Haroun. D'ailleurs, il ne manquera pas de souligner que les Algériens ont vécu une réelle démocratie en suivant, par exemple, en direct les débats entre le chef du gouvernement et les partis politiques au Club des Pins. «Malheureusement, depuis, un nuage a obscurci les droits de l'Homme en Algérie», a-t-il ironisé. A propos de son ouvrage, maître Ali Haroun expose son expérience personnelle, durant cette période, car il se défend d'être historien ou écrivain. «Ce sont des faits réels que les historiens vont passer au crible pour écrire l'histoire», a-t-il averti. Pour maître Ali Haroun, les droits de l'Homme en Algérie évoluent d'une manière sinusoïdale car il ne comprend pas comment on trouve dans la presse des articles incendiaires contre le pouvoir et en même temps les médias lourds fermés à l'opposition. Réagissant au discours sur les nouvelles réformes du Président Bouteflika, Me Ali Haroun répondra qu'il est bon que «celles-ci soient traduites dans la pratique». Pour conclure, l'orateur proposera l'expérience espagnole en matière de défense de droits de l'Homme. «C'est le défenseur «d'El-pablo» qui est désigné par le Parlement et non par le gouvernement. Il fait ses rapports sur les droits de l'Homme en se rendant dans les prisons inopinément, sans rendre compte à quiconque.