Il y a une année elle était pratiquement inconnue, mais voilà que depuis quelques temps, la chanteuse Daliha Ferhi multiplie les spectacles à la faveur des nuits ramadanesques organisé çà et là à Alger. Son ultime spectacle, elle l'a donné lundi dernier au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Du public, il y en a eu pas beaucoup mais il y en a eu quand même dans cet espace qui a forcé durant ce mois sur le style andalous et assimi. Dalila Ferhi dont la réputation grandit a pu offrir à un public très connaisseurs dont de véritables maîtres du genre tels que Sid Ahmed Serri, - c'est lui qui a cotché Bahdja Rahal, une valeur sur de l'andalou- le patron d'El Fakhardjia, Rezki Harbit ou encore Beladjrab Brahim…et d'autres encore. Au menu de la soirée un programme très varié qui se situe entre le classicisme de la Nouba ainsi que ses dérivés que se soit dans le mode Haouzi, Aâroubi et surtout le Madih. Avec son orchestre mené par El Hadi Boukoura, son mentor, Dalila Ferhi a eu à allier des textes connus et moins connus dans le répertoire poétique andalou, que le public a littéralement apprécié et à même prêtre sa voix à la nouvelle arrivée dans la scène lyrique andalouse. Il faut dire que Dalila Ferhi est de la trempe de Zakia Tara Turki ou encore des Bahdja Rahal, ces femmes qui ont osé débrider les codes lyriques qui à une époque donnée ne permettent qu'aux hommes de toucher à la musique arabo-andalouse, considérée comme savante. Savante, le revers du profane et comme le monde fonctionne selon les codes misogynes, le " savant ", c'est l'homme. C'est plutôt une approche bourgeoise, qui fait que cette musique (andalouse), obéit à la forme définitivement figé qu'est la forme de la nouba, avec comme variante le ton qui est donné selon qu'on est issu de l'école d'Alger, de Tlemcen ou d'Oran. Lors d'une conférence de presse qu'elle a animé il y a peu la néophyte chanteuse a avoué qu'elle pratiquait cet " art par pur plaisir." La preuve c'est que sa venue sur la scène a été quelque peu tardive, puisque son défunt père l'avait exhorté de finir ses études d'abord. Deux diplômes en poche : une licence en interprétariat et une licence en science politiques, avec ça, Dalila Ferhi pouvait rejoindre sans ambages le monde lyrique qui l'a toujours fasciné, elle qui a évolué dans une famille mélomane. Il a signé il y a peu un deuxième album " Lechouaq " chez Soli Music. Avec son ticket de baccalauréat, Dalila Ferhi rejoint à l'âge de 18 ans le conservatoire d'Alger, où elle décrochera, en 1995, le premier prix. Parallèlement au conservatoire, elle intègre l'association El Fakhardjia en semi-supérieur. En 2007, elle décide de changer d'association au profit de l'association El Founoun El Djamila. Ses instruments de prédilection sont le luth et la mandoline. Une fois que la théorie est bien assimilée, la jeune chanteuse dont on a jamais entendu parler, enregistre son premier CD hawzi Salah Bey. Il s'en suivra un deuxième opus intitulé Lechouaq. Les idoles de Dalila Ferhi sont toutes des femmes et s'appellent cheikha Tetma, cheikha Yemna et Nadia Benyoucef. Pour elle la musique est un hobby et que ce n'était pas son gagne-pain. Pourquoi pas ? Puisque le répertoire qu'elle chante est tiré du patrimoine andalou, donc pas de créatif du tout, c'est du coté de ses cordes vocales que le public devra la juger, elle qui considère que sa voix est très personnelle. Le public l'avait vu chanté La Illah ouakaltou amari, un morceau enregistré en 1910 par feu Mahieddine Bachetarzi. Le deuxième album est plutôt travaillé sur des rythmes très tristes selon son auteur qui a focalisé cette œuvre sur le thème des chagrins d'amour. On y trouve un zendani dans le mode sika, tiré des traditions tlemcéniennes avec pour titre phare Ellah ya layali ou encore les pièces musicales peu connues telles que m'chamem, dont El Ferka mora ou Koulouli ouine. Yasmine Ben