Photo : Fouad S. M. Boukhazna a même parlé d'un événement « historique » qui permettrait aux acteurs politiques de faire des propositions, devant avoir en toile de fond «les préoccupations citoyennes». Il est possible, indique-t-il, de rectifier le tir à travers la révision des textes préconisée par le président de la République, dont la loi fondamentale du pays, le code électoral, le code des partis et celui de l'information. La réussite des réformes et du dialogue entamés par les autorités du pays avec la classe politique et la société civile est tributaire de l'entente et de la concorde au sein de la société, indique-t-il aux journalistes au terme de son entrevue avec M. Abdelkader Bensalah président du Conseil de la nation, en mettant un accent particulier sur l'information et la communication pour que s'affirme une « opinion publique nationale imprégnée des valeurs de fraternité, de tolérance, d'entente et de réconciliation ». Il s'agit là, d'après Boukhazna, de gages de réussite des réformes et des consultations qui ont été initiées avec la classe politique et la société civile. La nouveauté, il estimera que le Conseil de la nation doit s'ériger « en soupape de sécurité » contre tous « dérapages » et pourquoi pas en faire « un conseil des sages » qui apporterait sa pierre en termes de prise de décision. Au sujet du processus démocratique, il plaidera pour une meilleure prise en charge des problèmes de la jeunesse, comme il appellera à l'indépendance de la justice et à des élections libres et honnêtes dans l'objectif de consacrer une réelle représentativité du peuple dans les institutions élues du pays. M. Boukhazna incombe toutes les défaillances à un gouvernement qui n'a pas été à l'écoute des citoyens. POUR UN MANDAT PRESIDENTIEL RENOUVELABLE UNE FOIS Pour sa part, la présidente du Mouvement de la jeunesse et la démocratie (MJD), Mme Mahdjoubi Chalabia, a suggéré la mise en place d'une commission désignée par le président de la République pour plancher sur les amendements à apporter à la Constitution. Instance qui devrait comprendre en son sein des « compétences » et les représentants des partis politiques. Selon elle, le système parlementaire est le plus indiqué en vue d'instaurer une véritable démocratie. Contrairement à M. Boukhazna, Mme Chalabia plaide pour la dissolution de la deuxième Chambre qui, actuellement, constitue pour elle « une simple chambre d'enregistrement ». Dans le même contexte, elle a proposé la limitation à un seul mandat présidentiel renouvelable une seule fois, comme elle a estimé que les amendements devant être introduits dans la loi électorale et sur les partis doivent tendre vers la mise en place d'institutions « fortes », fondées sur le principe de séparation des pouvoirs, « socle » d'une république démocratique pérenne. Mme Chalabia se met d'ores déjà dans le bain électoral en proposant pour les législatives de 2012 un mode électoral uninominal à deux tours, afin d'éviter, a-t-elle dit, l'élimination des partis politiques n'ayant pas obtenu 5% des suffrages. Le président du MJD a appelé aussi à l'indépendance de la justice, la promotion de la participation de la femme à la vie politique, tout en se prononçant contre le système des quotas, et la création d'un haut conseil de l'audiovisuel. Ce qui a étonné es journalistes, c'est sa demande de restituer le sigle FLN, en considérant que le Front de libération nationale comme « un patrimoine national appartenant à tout le peuple algérien ». Précisant que « nul ne doit s'arroger le droit de l'exploiter à des fins politiques, au même titre que les autres constantes nationales ».