Algérie Poste va prendre des sanctions à l'encontre de ses travailleurs grévistes. C'est ce qu'a annoncé hier son directeur général, Zerarka. «Une réunion devrait avoir lieu, tard dans la soirée (Ndlr : hier) pour faire le point de la situation et prendre des mesures légales à l'égard des grévistes avec de nouvelles sanctions à partir d'aujourd'hui à l'encontre des grévistes », a souligné le patron d'Algérie Poste. Car malgré la signature, jeudi dernier, d'un accord portant sur l'augmentation fractionnée de 30% du salaire de base des travailleurs de l'entreprise et la révision de leur régime indemnitaire entre la direction d'Algérie Poste et la Fédération des travailleurs de la Poste et des TIC, les grévistes ont décidé de maintenir leur mouvement de grève. Ils refusent l'augmentation du salaire par étapes. Ils revendiquent une revalorisation de 30% au minimum avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Sur le terrain, hier encore, les grévistes campaient sur leur position. Hier, le centre payeur de la Grande Poste a connu un grand rush. La direction générale a mobilisé ses cadres supérieurs et ses directeurs des ressources humaines pour servir les clients. En outre, les deux distributeurs automatiques de billets (DAB) ont été réactivés. Ceux qui sont censés être derrière les guichets ont observé un rassemblement devant l'édifice. Ils accusent la Fédération de vouloir casser leur mouvement par des promesses non tenues.Au niveau de la poste et du centre payeur de la place des Martyrs, le décor est tout autre. Ici les responsables n'ont pas assuré le travail des guichetiers. « Cela fait 15 jours que je viens pour un éventuel retrait, mais c'est toujours le même résultat : niet, niet et niet », se plaint un sexagénaire. Sur place, le représentant travailleurs grévistes, le syndicaliste Ahmed B. n'a pas caché sa colère. «Au lieu de nous soutenir comme le font les inspecteurs, les directeurs veulent casser notre mouvement. C'est normal, contrairement à nous, ils sont bien payés», a-t-il lancé.