Les consultations politiques, entreprises ces dernières semaines, avec différents acteurs de la scène nationale, ont été au centre des débats du Centre des études stratégiques «Amel El Ouma», tenus, hier, au siège du quotidien Echaâb. En dépit de l'absence de quelques invités devant animer le forum pour ne citer que les Docteurs Nacer Djabi, Rezki Ferrad et M. Adimi, d'autres intervenants parmi l'assistance ont apporté leurs points de vue sur le sujet. Où mènent les consultations politiques ? Le système politique actuel est-il arrivé à son impasse ? S'il n'y a pas de crise au pays, pourquoi donc les consultations politiques ? Les décideurs de ce pays sont-ils conscients des défis qui attendent la nation ? Où sommes-nous encore dans la politique de «après moi c'est le déluge» ? Telles sont les principales questions soumises au débat par le représentant du Centre. Le Dr Kaïssar, libanais de nationalité, résidant depuis une trentaine d'années en Algérie, estime que le phénomène de la bureaucratie est à l'origine de tous les maux qui secouent le pays. Soulignant l'urgence de contrer le fléau, à travers «une révolution culturelle», dit-il, cet universitaire indique qu'«il peut y avoir des réformes à moindre coût, il suffit juste aux décideurs d'être à l'écoute du peuple». M. Kaïssar propose, pour la sortie de crise, une révision profonde de quelques secteurs qu'il juge sensibles : la fonction publique, la justice et l'enseignement. Abdelmalek Seraï, expert international, est sceptique à l'égard des consultations politiques. Cet expert en économie, propose, lui, des assises nationales pour mener à bien les consultations. La suggestion de M. Seraï est qualifiée de «dépassée» par Me Khebaba car, admet-il, «le peuple est las de voir à chaque fois ce genre de démarches se répéter sans résultats». Pour cet avocat, il serait mieux d'aller vers un débat national sur la question, comme c'est le cas en 1976, «car à cette époque là, je pense que nous étions plus démocrates qu'aujourd'hui». Pou sa part, l'universitaire M. Arrous, soutient que la problématique en Algérie réside dans le système politique à suivre et que, d'après cet intervenant, la question «Où va l'Algérie ?» du regretté Mohamed Boudiaf, demeure de mise.