Photo : Mahdi I. La violence urbaine et la délinquance juvénile se manifestent publiquement. Elles prennent depuis quelques années des allures fort inquiétantes. Bien qu'elles ne reflètent pas la réalité, les chiffes s'avèrent effrayants, interpellant ainsi les pouvoirs publics et la société civile à identifier les racines de ce phénomène qui gangrène notre société. Le dispositif mis en place est loin de lutter efficacement contre ce fléau. Les spécialistes et professionnels en la matière le reconnaissent. Ils l'ont confirmé hier lors d'une conférence- débat organisé au forum d'El Moudjahid en présence des représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports, de la Direction générale de la sûreté nationale, de la Protection civile, ainsi que ceux du mouvement associatif, à l'image du président de la Fédération des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, M. Abdelkrim Abidat et le président de l'association Ouled El Houma M. Bergui Abderahmane. Les intervenants ont, d'ailleurs, relevé l'inefficience des mesures mises en place. Les services de la Sûreté nationale relèvent une diminution des actes de violence. Selon le commissaire principal M. Guennnaf Samir, la régression est de l'ordre de 4,5% durant le premier semestre de l'année en cours par rapport à la même période de l'année précédente. D'où la nécessité de renforcer les mesures existantes et la promulgation de textes de loi concernant ce fléau social. «Un texte de loi a été élaboré et sera prochainement soumis au gouvernement,» a annoncé hier M. Bahbou, représentant du département de la Jeunesse et des Sports. Mais de l'avis des représentants du mouvement associatif, le problème de la violence et la délinquance juvénile ne se règle pas lors des réunions ou dans les bureaux. «Il faut aller sur le terrain. Il faut aller vers les jeunes pour les écouter et tenter de les occuper», ont souligné MM. Abidat et Bergui. Selon M. Abidat, le département de la Jeunesse et des Sports a focalisé sur le football, sans se soucier des préoccupations des jeunes âgés moins de 30 ans et représentant 70% de la population. C'est aussi l'avis des autres intervenants. Ils insistent sur la mise en place de structures pour lutter contre l'oisiveté et le désœuvrement et gérer le temps libre des jeunes. Il déplore le fait que depuis la réunion qu'a eue en 2007 le président de la République avec les walis, aucune recommandation n'a été élaborée. PLAN DE PRÉVENTION DE PROXIMITÉ Dans le sillage des dispositifs mis en place pour freiner la délinquance et la violence urbaine, l'association pour la sauvegarde de la jeunesse présentera les 5 , 6 et 7 octobre à l'esplanade de la Grande Poste le Plan national de prévention de proximité. Educateurs, psychologues et médecins intervenant dans cette rude lutte contre ce phénomène seront présents à la manifestation. Comment appréhender le phénomène dans son lieu d'existence ? C'est l'axe fondamental de cette manifestation qui intervient quelques jours après les évènements de Bab El-Oued et Diar El Kaf. Selon les intervenants, les actes de violence sont la résultante d'une grande manipulation visant exclusivement les jeunes, les adolescents en premier lieu.