Mohamed El-Baradei, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui reconnaît avoir «des inquiétudes quant aux intentions de l'Iran en matière de nucléaire» mais pas au point de «paniquer», pense désamorcer cette crise par la diplomatie et faire passer les relations de Téhéran avec les puissances occidentales du «complot» à la «coopération». L'Egyptien qui A démenti les informations de New York Times affirmant que l'Agence avait un document confidentiel selon lequel l'Iran a acquis «suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer une bombe atomique fonctionnelle», fixe au 25 octobre, l'inspection de «Qom», le nouveau site d'enrichissement d'uranium, dont l'existence a été révélée le 25 septembre dernière, d'autres sites nucléaires et l'approfondissement de la coopération. «C'est important pour nous d'envoyer nos inspecteurs effectuer des vérifications complètes de l'installation et s'assurer qu'elle est destinée à des fins pacifiques», dit-il après des rencontres avec des responsables iraniens à Téhéran comme Mahmoud Ahmadinejad, Akbar Salehi, le directeur de l'organisation de l'énergie atomique. Après sept visites depuis 2003 et à deux mois de la fin de son mandat, El Baradai suggère une «transparence» à l'Iran et une «coopération» au groupe des «six» (cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne). C'est dans cet esprit et celui créé jeudi à Genève, que les Etats-Unis, la France et la Russie se réuniront, le 19 octobre à Vienne, au siège de l'Agence sur l'éventualité de faire enrichir l'uranium détenu par Téhéran à l'étranger. «Nous aurons une réunion pour discuter des détails techniques et espérons qu'il en sortira un accord aussi tôt que possible», dit-il. Délicate réunion avant celle prévue avant fin octobre à Genève. Le groupe des 5+1, qui veut s'assurer d'une impossibilité pour l'Iran d'enrichir lui-même un stock d'uranium suffisant pour la fabrication d'une arme nucléaire, exige 1200 des 1500 kilos d'uranium enrichi par Téhéran à moins de 5%. Mahmoud Ahmadinejad, qui estime qu'il n'y a plus d'ambiguïté entre son pays et l'AIEA «grâce à la bonne coopération» qui a permis de résoudre «des questions importantes», acceptera-t-il cette demande pour «dissiper» les inquiétudes des Occidentaux et d'El-Baradei qui veut «bâtir la confiance » entre les six et l'Iran ? Il a présenté il y a plusieurs mois une demande à l'Agence de Vienne pour obtenir quelques kg du combustible pour un réacteur «destiné à produire des isotopes médicaux pour les malades atteints de cancer». Selon Washington, l'Iran pourrait accepter de fournir son uranium à la Russie qui le ferait enrichir à 20% et la France le transformerait ensuite en combustible pour le réacteur de recherche, qui est sous contrôle de l'AIEA, comme l'est et le sera tout le «nucléaire» iranien