Durant le mois de ramadhan, il y a un véritable changement du rythme de vie entraînent également des modifications dans le rythme du sommeil. Durant cette période, il est interdit de manger, de boire, de fumer, entre le lever et le coucher du soleil. Le but de ce jeûne est d'échapper aux contraintes matérielles de la vie humaine et de se rapprocher ainsi de Dieu. Peut-être l'esprit y parvient-il, mais le corps, lui, reste assujetti à des contingences très matérielles telles que le sommeil et l'alimentation. Ainsi, des médecins ont voulu savoir si les changements de rythme imposés par le ramadhan avaient un effet sur le sommeil. Huit jeunes hommes ont accepté de se prêter à l'expérience des chercheurs. Leur activité cérébrale a été enregistrée au cours de quatre séances de deux nuits consécutives : la première 15 jours avant le ramadhan, puis au 11e jour de ramadhan, au 25e jour et enfin 15 jours après la fin du jeûne. L'analyse des résultats a ainsi pu montrer que le temps d'endormissement s'est allongé en période de jeûne et que l'organisation des différentes phases du sommeil s'est modifiée. Le temps global de sommeil a diminué, mais de façon inégale : la proportion de sommeil non paradoxal a augmenté tandis que le temps de sommeil paradoxal (phase de sommeil durant laquelle on rêve) lui, a diminué. En même temps que ces modifications du sommeil, des perturbations du rythme circadien de température ont également été observées. Il existe en effet, des variations cycliques de la température du corps au cours d'une journée, et celles-ci sont décalées de 2 à 3 heures pendant la période de jeûne. Une augmentation de la température corporelle a également été enregistrée la nuit. En bref, le jeûne modifie les rythmes physiologiques du sommeil et de la température, les deux étant liés. Les chercheurs ont vérifié que la valeur énergétique de la nourriture ne changeait pas pendant la période de ramadan. Elle ne pouvait donc pas expliquer ces modifications du sommeil. Selon eux, l'inversion des rythmes alimentaires serait à l'origine des modifications observées. On ne peut cependant pas exclure que l'excitation apportée par la rupture du jeûne le soir venu ne facilite pas l'endormissement et contribue à ces décalages de rythmes. Autrement dit, l'ambiance plus festive le soir favorise un coucher plus tardif !