Photo : Makine F. Certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou se retrouvent durant cet été avec des robinets à sec. La distribution de l'eau est totalement perturbée. Une situation qui pousse les habitants de ces régions notamment celles du sud et du nord de la wilaya à recourir à la fermeture des sièges des APC et de l'ADE (Algérienne des Eaux) pour contester justement contre ce manque d'eau. Au point où cette contestation a atteint les institutions locales comme l'APW. En effet, dans un communiqué signé par son président M. Belabès, l'APW de Tizi Ouzou dénonce ce qu'elle qualifie de «crise aiguë». Sous le titre «crise d'eau ou absence de volonté», le communiqué de l'APW tombe à bras raccourcis sur les responsables locaux en charge des ressources hydriques et leur distribution tant pour elle «aucune localité n'est épargnée par les protestations légitimes afin de revendiquer le droit le plus élémentaire : l'alimentation en eau potable.» Et d'ajouter «l'APW n'a cessé durant différentes sessions de tirer la sonnette d'alarme et d'interpeller les pouvoirs publics sur cette question de distribution». Comme il est aussi écrit : «Au vu des discours rassurants de la Direction de l'hydraulique, tout laissait à croire que le problème a été définitivement résolu avec le raccordement au barrage Koudiat Assardoune, pour la région sud, Draâ El Mizan, Boghni, Tizi Ghnif et les Ouadhias» et «les mêmes engagements ont été donnés pour alimenter la Kabylie maritime, Ouagnoune, Azeffoun, Tigzirt…, à partir du barrage de Taksebt au plus tard le 30 juin 2011. Or, il s'avère que la réalité est plus dramatique, les robinets sont à sec pendant que les ressources en eau se perdent au su et au vu de tous en raison de la vétusté et de la corrosion des adductions. Aussi, les réseaux AEP sont obsolètes dans la majorité des communes sans que la direction concernée ne réagisse». Et de préciser encore que «la nappe phréatique de Oued Sébaou, une ressource naturelle stratégique pour la wilaya, continue d'être agressée en toute impunité». Avant d'enfoncer davantage le clou : «Les réponses des parties concernées ne sont que des chimères» tant pour elle «il est inadmissible qu'une wilaya aussi riche en pluviosité et disposant de surcroît d'un barrage de la dimension de celui de Taksebt et de nombreuses retenues collinaires, soit à la traîne et que les populations subissent le manque d'eau à cause d'une gestion désastreuse». Mise à l'index, la direction de l'ADE de Tizi Ouzou s'en prend à son tour à Sonelgaz du fait des coupures récurrentes de l'alimentation électrique, notamment les stations de pompage qui provoquent un dysfonctionnement de l'alimentation en eau potable. Une accusation que récusent les responsables de la société incriminée, ses responsables rejettent la balle dans le camp de l'ADE . «Les perturbations de l'AEP ont toujours existé même lorsque l'énergie électrique n'était pas coupée», nous dira un responsable de la Sonelgaz qui ajoutera : «Nous avons toujours tenu informés nos amis de l'ADE, et dans un délai requis, de toutes les coupures pour raison d'entretien sur notre réseau pour qu'ils prennent les dispositions adéquates». Il reste que pendant ce temps, de nombreux villages ont soif surtout en cette période de jeûne où l'eau est indispensable pour les différents besoins de consommation.